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samedi, 26 novembre 2011

Les réformes, puis le recours à la BCE, seule voie possible pour sortir de la crise !

Les réformes, puis le recours à la BCE, seule voie possible pour sortir de la crise !

Marc Rousset.jpgPar Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

C’est encore l’Allemagne qui, seule contre tous les Etats démagogues européens nous ayant amené à la situation catastrophique actuelle, a entièrement raison ! Avoir recours immédiatement à la BCE amènerait une inflation substantielle et aurait pour effet de diminuer la pression pour les réformes structurelles indispensables à effectuer en Grèce, en Italie, en Espagne et en France ! L’Allemagne a heureusement été vaccinée contre l’hyper-inflation  en 1924 !

Or que se passerait-il si l’on écoutait le Président  Nicolas Sarkozy, toujours à  la recherche de la facilité avec des propos lénifiants pour satisfaire sa seule ambition de se faire réélire : recourir à la planche à billets de la BCE ! Et pourtant quel serait aujourd’hui le réel, urgent intérêt de la France ? Que les réformes structurelles soient mises en place immédiatement pour rassurer les marchés, à savoir lutte effective dès maintenant contre les dépenses : fin des 35 h, retraite à 65 ans, diminution des prestations sociales, arrêt de l’immigration dont le coût est de 70 milliards par an, s’attaquer aux dépenses publiques et au surnombre des 2 millions de fonctionnaires français (90 fonctionnaires pour 1 000 habitants en France contre 50 seulement pour l’Allemagne, soit un surcoût par rapport à L’Allemagne de 120 milliards d’euros par an !) Si notre Président avait la carrure et la grandeur d’un Charles De Gaulle en pensant au seul intérêt de la France, il prendrait au mot les socialistes et mettrait en place pour le budget 2012 la fameuse règle d’or, ce qu’il se garde bien de faire ! Si les vannes de la BCE devaient s’ouvrir dès  maintenant, les réformes structurelles en Italie, en Espagne, en Grèce et à venir en France après l’élection présidentielle n’auraient aucune chance de se réaliser. Etant donné l’absence totale de vertu et de sérieux des politiciens sud-européens France incluse, la zone euro et l’Allemagne se trouveraient embarquées vers l’inflation monétaire avec des dépenses publiques et sociales toujours aussi folles diminuées seulement par des effets d’annonces pour satisfaire la galerie (« lip service ») !

Il est peu probable que le mécanisme du Fond européen de stabilité financière de 1 000 milliards d’euros se mette en place comme prévu car les investisseurs ,soucieux du risque qu’il représente, comme l’a montré le dernier emprunt de 3 milliards d’euros, ne sont pas enthousiastes. Quant aux pays émergents comme l’Inde, la Chine et le Brésil, ils comprennent mal à juste titre pourquoi ils devraient prêter et faire l’aumône à des pays hédonistes insouciants six fois plus riches qu’eux, mais  incapables de se serrer la ceinture !

S’il est donc vrai que la BCE détient la seule solution finale à la crise, qu’elle est la seule à même de soutenir la confiance envers les banques et les investisseurs, il faut qu’elle intervienne seulement dans un deuxième temps , les réformes effectuées, afin d’apporter un règlement effectif et non inflationniste à la crise de l’euro. Si la BCE se mettait au niveau de ses homologues anglaises et américaines (quantitative easing), elle pourrait racheter selon l’économiste Laurence Boone de BofA Merrill Lynch « entre 750 et 1 500 milliards d’euros d’obligations d’Etat, sans remettre en cause son mandat de stabilisation des prix ». Ces montants colossaux montrent qu’ils ne sont pas illimités et que pour se sauver, la zone euro doit commencer par se sauver elle-même avec des drastiques réformes structurelles et budgétaires.  Aide toi et le Ciel t’aidera ! C’est bien comme cela que l’entendent et le comprennent à juste titre le très francophile Wolfgang  Schaüble et  la chancelière Merkel !

De même que l’Allemagne a su tirer très habilement son épingle du jeu après la création de l’euro en augmentant sa compétitivité grâce à son sérieux, à l’intelligence de ses syndicalistes et aux lois Hartz IV de Gerhard Schroeder, prenons l’opportunité que nous donne cette très grave crise de l’euro pour faire un bien d’un mal en rétablissant la compétitivité de la France, en lui redonnant de sa puissance économique par rapport à l’Allemagne, tout en sauvant l’euro sans inflation et en avançant dans la création d’une Europe continentale politique, économique, sociale, fiscale et militaire sous directoire franco-allemand se rapprochant enfin officiellement  de la Russie (1) !  La seule alternative, c’est la fin de la monnaie unique et la dévaluation des monnaies  nationales avec l’hyperinflation, le chaos économique et politique, un coup sans doute fatal porté à l’Europe Puissance. Le choix devrait être vite fait… Il n’y a pas à hésiter ! Que les pays sud-européens dont la France commencent par se réformer en arrêtant de rêver et en se regardant dans une glace! Retour aux réalités économiques et à la Real-Politik !

Note

(1) La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou, Marc Rousset, Editions Godefroy de Bouillon, 589 pages, 2009

LA CLAVE REAL DEL 20-N

LA CLAVE REAL DEL 20-N.

Por Ernesto Milá

Ex: http://areaidentitaria.blogspot.com/

 
 
 
¿Por qué los ataques AHORA a la deuda española?.- El día 13, el rey encargará a Mariano Rajoy la formación de nuevo gobierno y una semana después los nuevos ministros jurarán su cargo. Salvo que el día de las elecciones ocurriera un imprevisto como el del 11-M, o similar, la victoria de Rajoy está tan cantada que resulta ocioso convocar elecciones y hubiera valido más realizar el cambio de gobierno de espaldas a los electores. Total, desde hace treinta años los diputados votan lo que su jefe de grupo parlamentario quiere, así que el embrollo electoral sirve para muy poco. Y últimamente para menos aún. Nos explicamos.

El poder financiero internacional

El 20-N la inmensa mayoría de electores irá a votar olvidándose de lo que ha ocurrido en Italia hace menos de una semana e incluso olvidando lo que ha ocurrido en Grecia, países mediterráneos ambos, como por lo demás el nuestro. En ambos países han gobernado hasta ahora mandatarios elegidos democráticamente en elección directa. Insistimos: hasta ahora. Ha bastado un ataque de “los mercados” para que fueran elegidos nuevos gobernantes… ¡a los que nadie ha elegido! Perdón, sí, han sido elegidos por “los mercados”.

¿Y qué son “los mercados”? Con este eufemismo se conoce a los rectores de los grandes fondos de inversión, a las “300 familias” que “gobiernan el mundo” desde hace tres siglos y medio, al “poder del dinero”, a la alta finanza internacional que, en el fondo, tiene como denominador común y ariete a las llamadas “agencias de ratting” que quitan y ponen “aes” de manera más o menos arbitraria y, a despecho de las situaciones reales.

Estas agencias, por ejemplo, atribuían a la deuda española y a nuestra economía la mejor de las calificaciones cuando se estaba gestando la burbuja inmobiliaria que, cualquier observador provisto de buenas dosis de sentido común podía advertir que iba a estallar antes o después, pero que fue creciendo sin que institución bancaria alguna, ni agencia de “ratting”, dijeran ni mú. Las agencias ratting tienen buena parte de responsabilidad en la actual crisis y son, desde luego, los primeros responsables, la punta de lanza, de eso que se conoce como “ataques de los mercados”.

Las agencias de ratting representan el poder del dinero. Son, de hecho, el poder del dinero. Las agencias de ratting no trabajan para advertir del valor de tal o cual deuda nacional o del valor de las acciones de la banca. Simplemente actúan para ¡poner de rodillas a países enteros al margen de su situación real y de la capacidad de un país! De hecho, la primera condición para reconstruir la normalidad económica es PROHIBIR EN EL SENO DEL TERRITORIO EUROPEO LA ACTIVIDAD DE LAS AGENCIAS DE RATTING, JUZGAR A SUS PROPIETARIOS Y FUNCIONARIOS COMO CRIMINALES DE GUERRA –DE GUERRA ECONÓMICA, QUE SUELE DESEMBOCAR EN GUERRAS CALIENTES- Y ENCERRAR A SUS RESPONSABLES COMO SE ENCIERRA A LOS PERROS RABIOSOS JUSTO ANTES DE SACRIFICARLOS.

Mientras las agencias de ratting actúen libremente en el territorio de la Unión Europea, no habrá paz en los mercados, ni tranquilidad en los hogares. ¡Hay que acabar con ellos como se termina con las ratas: erradicándolas de una vez y para siempre de la sagrada tierra de Europa! ¿Creéis que los “mercados” recuperarán la normalidad mientras los “señores del dinero” no adquieran lo que los gobiernos privatizan? ¿Creéis que habrá alguna libertad que quede libre cuando los “señores del dinero” no tengan ningún contrapeso a su ambición sin límites.

Dicho esto, vale la pena situar nuestro momento histórico.

La ofensiva contra la Europa Mediterránea

Estamos registrando un proceso de ofensiva final de los “señores del dinero” contra Europa. Están atacando a los eslabones más débiles de la cadena capitalista, allí en donde existen los gobiernos más débiles y corruptos: los países mediterráneos. Ahora toca a España.

Es la ofensiva final la que se está desarrollando ante nuestros ojos y ante nuestros cerebros desinformados por empresas periodísticas agónicas, tertulianos profesionales de pocas entendederas que no quieren problemas y economistas liberales que creen que cualquier cosa es buena si viene de “los mercados” (Rodríguez Braun, vamos a ver ¿Por qué se obstina en presentar al neoliberalismo como la única solución y al mercado como el gran mito de nuestro tiempo, cuando en realidad no habrá paz y seguridad entre la mayoría de la población cuando los mercados sean disciplinados y sometidos al poder político –a un poder político “de verdad” y no a la miserable clase política actual, timorata y hueca, incapaz de algo más que no sea una campaña electoral mediocre- y cuando el poder de “los señores del dinero” no sea quebrado.

En las últimas dos semanas, se han producido cambios de gobierno en Gracia y en Italia y estamos en puertas de que se produzca otro más en España. En Grecia, Lukas Papademos es el nuevo primer ministro y en Italia, Mario Monti ha sustituido a Berlusconi. Para colmo, Mario Draghi, estos mismos días ha sido nombrado nuevo director del Banco Central Europeo. Algunos medios han destacado que los tres individuos responden a las mismas características hasta el punto de que resulta increíble que los tres hayan ascendido con una diferencia de menos de un mes.

¿Qué tienen en común? Primero: que han formado sus criterios profesionales en los EEUU al servicio de “los señores del dinero” apalancados tras organismo internacionales (FMI y Banco Mundial). Segundo: los tres han sido funcionarios de una banca de inversión, Goldman&Sachs. Draghi es economista por el MIT y entre 2002 y 2006 fue vicepresidente para Europa de Goldman&Sachs, que como banco ha difundido productos tóxicos derivados de las subprimes (por ahí empezó la actual crisis) norteamericanas: y resulta imposible pensar que esa negligencia fue involuntaria. Goldman&Sachs, para colmo estuvo en el origen de la crisis griega: ocultó los desfases contables que disminuían el importe de la deuda soberana griega… recibiendo por ello, en pago al falseamiento de datos ¡300 millones de dólares! Del gobierno griego conservador. Esta es la solvencia moral de los tres nuevos “validos” de Goldman&Sachs que están al frente de dos países y del BCE… Por lo demás, el nuevo primer ministro griego colaboró en el enmascaramiento del valor real de la deuda griega realizado por Goldman&Schas. Por su parte, el sustituto de Berlusconi fue consejero internacional del banco-agencia en 2005.

El significado de un cambio histórico de gobernantes

¿Qué representa el ascenso de estos técnicos a puestos de relevancia política? Muy sencillo: representa que en Grecia e Italia, el “poder económico de la alta finanza internacional” ha tomado el control de los organismos de poder político, sustituyendo definitivamente a la clase política convencional en los resortes clave del poder.

Por mucho que Berlusconi haya podido parecernos a muchos lo que en Italia se llama “un coglione”, lo cierto es que a ese “coglione” lo votó el electorado. Y, por mucho que Papandreu fuera un socialista que hizo muy poco por disciplinar a la sociedad griega y desterrar la corrupción que está anidada en todo el país como en lugar alguno de Europa, lo cierto es que también subió al poder a través de unas elecciones más o menos democráticas. Los que hoy gobiernan, en cambio, nunca han pasado por las urnas. Si Berlusconi y Papandreu temían a los “señores del dinero” y actuaban a remolque de sus exigencias, Draghi, Papademos y Monti han trabajado siempre para esos mismos “señores del dinero”.

Se ha producido, casi sin darnos cuenta, una USURPACIÓN DEL PODER POLÍTICO POR PARTE DEL PODER ECONÓMICO INTERNACIONAL. Es fácil suponer lo que va a ocurrir a partir de ahora: todas aquellas propiedades de los Estados afectados serán privatizados y en la privatización se harán grandes negocios que beneficiarán a los “señores del dinero”. Pagar la deuda hará que las clases medias, acogotadas a impuestos, se encierren en sí mismas y, ante la posibilidad de perderlo todo, o de sobrevivir en la precariedad, optarán por esto último. Los “señores del dinero”, la “alta finanza internacional”, habrán tomado definitivamente el control de la Europa Mediterránea.

Ahora España…

A partir de todos estos datos, se entiende mejor lo que está ocurriendo ahora mismo con la deuda española y por qué ha superado los 500 puntos de diferencial con Alemania. Se trata de un aviso para Rajoy: “o pasas por el aro y privatizas todo lo privatizable, exprimiendo a la sociedad para pagar la deuda a la voz de ya y con los intereses más altos, o bien tienes por delante el caos”, que es lo mismo como decir: “Aunque tu seas un político de cartoné y te falten redaños para enfrentarte a los “señores del dinero”, te vamos a exigir que pongas a un ministro de economía que “de los nuestros” y del que estemos seguros que nos va a servir como un perro fiel. Queremos un ministro de economía que no sea uno de tus hombres de confianza… sino que sea de nuestro gusto”.

¿Quién será ese individuo que se le impondrá a Rajoy como ministro de economía, perdón, como “ministro plenipotenciario de los señores del dinero”?

Su perfil es simple: será un economista con experiencia en el FMI y en el Banco Mundial, habrá trabajado como funcionario de algunos de los grandes bancos de inversión o de alguna agencia de ratting y su carrera no estará ligado tanto a un país como a una institución financiera. Pongan nombres, porque de lo que no cabe la menor duda es que el próximo ministro de economía va a ser el verdadero poder en España, va a mandar mucho más que Rajoy aunque éste sea el Tancredo de los próximos años. Y eso no es bueno para España, no es bueno para nuestro pueblo, ni siquiera es bueno para nuestra economía. Así que estar atentos porque nos jugamos que la política sea vencida por la economía y que esto suponga también una merma a nuestras libertades. Para salir del entuerto, desde luego, la actual clase política, corrupta y corruptora, timorata y compuesta por vientres agradecidos, no tiene nada que decir: hay que renovarla, superarla y sustituirla.

© Ernesto Milá – infokrisis – http://infokrisis.blogia.com –

vendredi, 25 novembre 2011

Trente ans de laxisme socialiste conduisent à la mort de l’euro !

Trente ans de laxisme socialiste conduisent à la mort de l’euro !

 

par Marc ROUSSET


Mort-de-L-euro.jpgÀ titre personnel, j’ai toujours été et suis toujours un grand défenseur de l’euro, mais… pour faire l’euro avec les Allemands… faut-il encore être sérieux ! Or les Français avec leurs rêveries socialistes et syndicalistes, les trente-cinq heures, la retraite à soixante ans, leurs deux millions de fonctionnaires en trop par rapport à l’Allemagne (coût : cent vingt milliards d’euros par an) dont personne ne parle, l’immigration extra-européenne folle et inconsciente dont tout le monde parle, mais dont  presque personne ne met sur la table le coût astronomique de soixante-dix milliards d’euros par an, ne sont  malheureusement plus un peuple sérieux ! De Gaulle l’avait laissé entendre, même s’il avait réservé l’appellation « peu sérieux » pour le Brésil qui est à la France ce que la France représente pour l’imaginaire allemand. Faut-il aussi rappeler que l’Allemagne connaît un endettement légèrement inférieur à la France alors qu’elle a supporté le coût monstrueux de la réunification. Le seul moment  depuis 1945 où les Allemands, à juste titre, ont eu de la considération pour la France, ce fut sous le Général de Gaulle. Même le terme de « Bömbchen » (« petite bombe ») employé par certains hommes politiques allemands  pour caractériser l’effort nucléaire de défense français, était en fait un signe de jalousie…

 

La France continue d’afficher un « déficit primaire », ce qui signifie que les comptes publics du budget sont déficitaires avant même le paiement des intérêts annuels à nos créanciers. De ce point de vue, notre situation est pire que celle de l’Italie qui se trouve en situation d’« excédent primaire ». La France enregistre également un déficit de ses comptes extérieurs, ce qui dénote un manque de compétitivité. N’oublions pas que sans de Gaulle et Pompidou nous n’exporterions pas d’Airbus et qu’il n’y aurait même pas de Kourou. La France devrait dévaluer pour être à nouveau compétitive par rapport à l’Allemagne. Quant aux défis des pays émergents et de la Chine en particulier, seul un protectionnisme intelligent, dans le cadre d’une préférence communautaire, pourrait nous permettre de réindustrialiser l’Hexagone.

 

 

Dans ses discussions avec la chancelière Merkel, l’alternative aujourd’hui, pour le Président Sarkozy, n’est plus que la monnaie commune avec le retour au franc et la dévaluation, ou le maintien de l’euro comme monnaie unique en rétablissant progressivement sur une période de dix ans la compétitivité française, mais  en bénéficiant d’un soutien allemand direct ou indirect pour la dette française stricto sensu, ce qui est peu probable car impossible à accepter par l’électorat allemand. Cela équivaudrait de facto à une mise sous tutelle de la France par l’Allemagne…

 

Le plus triste, c’est que la grande majorité des Français n’a toujours pas encore vraiment réalisé ce qui se passe ! Le capitalisme financier est certes en partie responsable de la crise actuelle, à cause de l’escroquerie anglo-saxonne du « subprime » (« crédit pourri »),  mais il sert aussi de bouc émissaire et il est plutôt  l’arbre  qui cache la forêt du laxisme ambiant ! Il ne manquerait plus que François Hollande, comble tragico-comique de la pantomime socialiste franco-française, pour couronner le tout ! Nous allons malheureusement bientôt réaliser, après le festival insouciant  de ces trente dernières années, comme l’écrivait Céline , que « la Vie, c’est plutôt un hôpital qu’un festival ». Selon Henri-Louis Mencken, « pour chaque problème, il y a une solution qui est simple, claire et fausse »; en France, ce sont les rêveries, les âneries et les tromperies socialistes de l’U.M.P.S. à la sauce keynésienne, droit-de l’hommiste, toujours plus d’impôts et de dépenses publiques à l’exception des dépenses militaires qui, elles, fondent à vue d’œil, toujours plus d’immigrés, de fonctionnaires, d’emplois aidés sans lendemain, avec des  relances aussi coûteuses qu’inutiles de la consommation en lieu et place de la création ou du renforcement de nos entreprises.

 

Marc Rousset

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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mardi, 22 novembre 2011

Le franc-CFA africain est une épée de Damoclès pour la France

 

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Dietmar HOLZFEIND:

 

Le franc-CFA africain est une épée de Damoclès pour la France

 

L’établissement eurocratique cherche depuis deux ans déjà à postposer la faillite définitive de l’Etat grec. Les responsables de la “zone euro” ouvrent sans cesse de nouveaux “parapluies protecteurs” qui ne rapportent finalement qu’aux seules banques. Dans les pays concernés, les citoyens sont priés de cracher au bassinet via des mesures d’austérité rigoureuses et les économies nationales se voient étranglées. La charge qu’impliquent ces “parapluies protecteurs” incombe surtout à la France et à l’Allemagne. Or cette charge va avoir des effets considérables.

L’élargissement planifié du fonds de sauvetage de l’euro, l’EFSF, menace, selon l’avis émis par l’agence de “rating” Standard & Poor, la solvabilité et la crédibilité de l’Allemagne. C’est bien ce qu’a dit récemment David Beers, responsable auprès de cette agence d’évaluer la crédibilité des Etats. La prime de risque sur le marché, pour l’Allemagne et pour tous les dérivés en cas de perte de crédit, a quasiment triplé depuis le début du mois de juillet, vu ce nouveau souci. Nous débouchons là sur une situation problématique qu’avaient bel et bien prévu, et depuis longtemps, quelques économistes lucides. Toutes les prévisions estiment que les crédits seront bientôt indisponibles, ce qui augmente simultanément le coût du service de l’intérêt sur les marchés nationaux. Des sommes toujours croissantes au sein des budgets en cours doivent être mobilisées dans ce cadre, et manquent cruellement ailleurs, que ce soit pour réparer des routes en mauvais état ou pour soutenir les familles.

politique internationale,france,europe,euro,affaires européennes,afrique,affaires africaines,monnaie,franc-cfa,crise financière,crise économique,crise monétaireAu cours de ces dernières semaines, les rapports se sont accumulés pour signaler que la France aussi commence à ressentir les problèmes. De nombreuses banques françaises s’étaient trop massivement couvertes par des emprunts grecs à intérêts élevés, qui viennent de perdre plus de la moitié de leur valeur. La nécessité de les amortir se fait cruellement sentir mais le gouvernement français a expliqué déjà à plusieurs reprises qu’en cas de nécessité il contribuerait à l’amortissement de tous les instituts en difficulté, ce qui grève lourdement la solvabilité de la France.

Mais il y a un autre danger qui guette la France et les autres pays de la zone euro, et que l’on n’a guère pris en compte jusqu’ici: il vient d’Afrique. Lorsqu’en 1999 l’euro est devenue la monnaie de crédit et, trois ans plus tard, le moyen de paiement, cela signifiait simultanément la fin du franc français. Pour Paris, cela constituait un problème, vu les anciennes colonies françaises d’Afrique occidentale. Quelques pays francophones de cette région du monde s’étaient regroupés au sein de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) et de la CEMAC (Guinée Equatoriale, Gabon, Cameroun, Congo, Tchad, République centre-africaine). Leur monnaie commune était le franc-CFA. Celui-ci était lié au franc français. Comme la France ne voulait pas perdre son influence dans ses anciennes colonies, le Président socialiste François Mitterrand s’était engagé à ce que la monnaie commune africaine soit liée à l’euro, après la disparition du franc français.

Le Conseil des Communautés Européennes prit une décision en ce sens le 23 novembre 1998, englobant également le franc des Comores. Dans le document signé à l’époque par le Président de ce Conseil, le ministre socialiste des finances de la République d’Autriche, Rudolf Edlinger, il était stipulé que la convertibilité du franc-CFA et du franc des Comores serait garantie par une obligation budgétaire contractée par l’Etat français.

Les autorités françaises ont assuré leurs partenaires européens, à l’époque, que les accords avec l’UEMOA, la CEMAC et les Comores n’auraient aucun effet financier sur la France elle-même.

Mais si une nouvelle crise économique frappe l’Europe, et on peut supposer qu’il en sera ainsi, et si d’aventure les pays africains, dont question, connaissent à leur tour des problèmes, alors que leur commerce est tourné à 60% vers l’Europe, la France aura un boulet supplémentaire au pied, qui pourra l’entraîner dans l’abîme.

Dietmar HOLZFEIND.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°45/2011, http://www.zurzeit.at ).

 

samedi, 19 novembre 2011

Una lettura geopolitica della Crisi

Una lettura geopolitica della Crisi

di Pierluigi Fagan


Fonte: megachip [scheda fonte]

Un possibile percorso interpretativo della crisi, normalmente trascurato dalla principale corrente dei media, potrebbe passare anche attraverso una lettura delle dinamiche che intercorrono tra blocchi geopolitici.

Osservando una sorta di foto panoramica coglieremo meglio quegli elementi che  nelle immagini troppo di dettaglio della crisi tendono a sfuggire. 

Seguiamo questa ipotesi:

  1. Con il peggiorare della situazione spagnola e francese (ma è di oggi l’attacco al Belgio, all’Olanda e all’Austria) è ormai chiaro che la crisi di sfiducia dei mercati è sistemica: è nei confronti dell’Euro – Europa e non nei confronti di uno o due paesi.
  2. Chi sono i “mercati”? Di essi si possono dare due descrizioni. La prima è quella tecnica, ovvero la sommatoria di singole azioni di investimento prese in base alle informazioni disponibili. I mercati sono storicamente affetti da sindrome gregaria, per cui se una massa critica (quantità) o qualificata (qualità) si muove in una direzione, tutto il mercato la segue. Ciò adombra una seconda descrizione possibile ovvero quella dell’interesse strategico che una parte dotata di impatto quantitativo e qualitativo potrebbe avere, trascinando con sé il resto del mercato. I mercati, di per loro, non hanno interesse strategico: si muovono nel breve termine. Alcuni operatori di mercato però (banche e fondi anglosassoni) potrebbero avere interessi strategici e soprattutto essere in grado di perseguirli sistematicamente (rating, vendite alla scoperto, calo degli indici, rialzo dello spread, punizioni selettive, operazioni sui CDS, manovrare non solo i mercati ma - data l’importanza che questi hanno - l’intera vicenda sociale e politica di una o più nazioni. Tali comportamenti non solo perseguono un vantaggio a lungo periodo di tipo geostrategico ma garantiscono anche di far molti soldi nel mentre lo si persegue, una prospettiva decisamente invitante ).
  3. Quale potrebbe essere l’interesse strategico che muove alcuni operatori di mercato ? Decisamente lo smembramento e il depotenziamento europeo. Colpire l’Europa significa: 1) eliminare il concorrente forse più temibile per la diarchia USA – UK, tenuto conto che con la Cina c’è poco da fare; 2) riaprirsi la via del dominio incondizionato del territorio europeo secondo l’intramontabile principio del “divide et impera”; 3) eliminare una terza forza (USA – ( EU ) – Cina) riducendo la multipolarità a bipolarità, una riduzione di complessità. Male che vada si sono comunque fatti un mucchio di soldi e il dettato pragmatista è salvo.
  4. Su cosa contano i mercati ? Sulla oggettiva precarietà della costruzione europea al bivio tra il disfacimento e un improbabile rilancio strategico verso progetti federali. Sulla distanza tra opinioni pubbliche e poteri politici che rende appunto “improbabile” un rilancio dell’iniziativa strategica europeista proprio nel momento di maggior crisi, dove si innalzano non solo gli spread ma anche la paura, l’ottica a breve, la difesa del difendibile ad ogni costo, la rinascenza dell’egoismo nazionale. Sulla oggettiva asimmetria tra Germania e resto d’Europa, una asimmetria strutturale che fa divergere gli interessi, ma più che altro la scelta del come far fronte ad un attacco del genere. È pensabile che tutta Europa pur di mettere a sedere in breve tempo la c.d. “speculazione” , concorderebbe facilmente e velocemente sulla possibilità di far stampare euro in BCE per riacquistare debito, magari a tassi politici (un 2% ad esempio ) ma per la Germania questo è semplicemente inaccettabile. Infine sia la Germania, sia la Francia, sia a breve la Spagna e un po’ dopo la Grecia avranno appuntamenti elettorali (nonché ovviamente l’Italia ) e questi condizioneranno in chiave “breve termine” e “nazionale” le ottiche politiche. Ciò potrebbe spiegare anche il: perché adesso ?

 

A ben vedere e se volessimo seguire l’ipotesi “complotto anglosassone” si presenta anche un obiettivo intermedio: poter premere per disaggregare l’Europa in due, tutti da una parte e l’area tedesca dall’altra (area tedesca = da un minimo della sola Germania, ad un massimo di Olanda, Austria, Slovacchia ? Finlandia ? Estonia ? con particolare attrazione nei confronti dell’ex Europa dell’Est).

L’euro rimarrebbe all’interno di una zona che avrebbe la Francia e l’Italia come poli principali, si svaluterebbe, perderebbe il suo potenziale di moneta internazionale concorrente del dollaro (diventerebbe, per quanto rilevante, una moneta “regionale”).

Il deprezzamento dell’euro, secondo alcuni analisti, era forse l’obiettivo primario di questa ipotizzata strategia. Il fine minimo sarebbe quello di riequilibrare la pericolante bilancia dei pagamenti statunitense, oltre agli obiettivi di geo monetarismo.

Altresì il “nuovo marco” si apprezzerebbe, chiudendo un certo angolo di mercato dell’esportazione tedesca cosa che faciliterebbe l’espansione dell’export americano che gli è, per molti versi, simmetrico.

Ciò che gli USA perderebbero per l’apprezzamento dollaro – nuovo euro (perderebbero in export ma guadagnerebbero in import, le bilance dei pagamento USA e UK sono le più negative nei G7) lo recupererebbero nel deprezzamento dollaro – marco, ma a ciò si aggiungerebbero tutti gli ulteriori benefici del dissolvimento del progetto di Grande Europa.

Il progetto Grande Europa guardava oltre che ad est anche al Nord Africa, al Medio Oriente ed alla Turchia, al suo dissolvimento questi, tornerebbero mercati contendibili.

Da non sottovalutare il significato “esemplare” di questo case history per quanti (Sud America, Sud Est Asiatico) stanno pensando di fare le loro unioni monetarie.

Una volta sancito il divorzio euro – tedesco, l’Europa quanto a sistema unico, svanirebbe in un precario ed instabile sistema binario ed avrebbe il suo bel da fare almeno per i prossimi 15 - 20 anni.

Una strategia geo politica oggi, non può sperare in un orizzonte temporale più ampio. Forse questa ipotesi ha il pregio di funzionare sulla carta ma molto meno nella realtà.

Il giorno che s’annunciasse questo cambio di prospettiva (anticipato da un lungo, lento e spossante succedersi di scosse telluriche) spostare la BCE a Bruxelles e riformulare tutti i trattati sarebbe una impresa a dir poco disperata. Con i governi in campagna elettorale poi sarebbe un massacro. Ma non è altresì detto che ciò che ci sembra improbabile in tempi normali, sia invece possibile o necessario in tempi rivoluzionari.

Il silenzio compunto degli americani sulla crisi dell’eurozona potrebbe testimoniare del loro attivo interesse in questa operazione. Se ci astraiamo dalla realtà e guardiamo il tutto con l’occhio terzo di un marziano, non un atto, non un incontro, non un pronunciamento se non quelli di prammatica (digitate Geithner su Google e troverete una pagina che riporta una sola frase:” l’euro deve sopravvivere[1]” dichiarato il 9.11.2011, un gran bel pronunciamento) , accompagnano la crisi del primo alleato strategico degli USA. La crisi è degli europei e gli europei debbono risolverla, questo il refrain che accompagna gli eventi. Quale terzietà ! Quale bon ton non interventista ! Quale inedito rispetto delle altrui prerogative sovrane !

Al silenzio americano, fa da contraltare il chiacchiericcio britannico dove Cameron non passa giorno (e con lui il FT, l’Economist e molti economisti a stipendio delle università britanniche ed americane ) senza sottolineare come l’impresa dell’euro non aveva speranze e ciò a cui assistiamo non è che la logica conseguenza di questo sogno infantile. Sulla tragica situazione dell’economia britannica avete mai sentito pronunciar verbo ?

Qualche giorno fa c’è stata una frase del tutto ignorata anche perché pronunciata dal Ministro degli Esteri francese Alain Juppé (le connessioni neuronali dei giornalisti sono sempre a corto raggio e soprattutto mancano sistematicamente di coraggio). Cos’ha detto Juppé? Relativamente alle notizie sull’Iran, ha pronunciato un pesante giudizio: “gli Stati Uniti sono una forza oggettivamente destabilizzante”.

Da ricordare il disprezzo americano che ha accompagnato l’ipotesi “Tobin tax” sostenuta virilmente da Sarkozy all’ultimo G20 e le impotenti lagnanze dell’Europa per lo strapotere non del tutto trasparente dei giudizi di rating, nonché le lamentale off record di Angela Merkel sull’indisponibilità anglosassone a dar seguito ai buoni propositi regolatori della banco finanza internazionale che si sprecarono all’indomani del botto Lehman e che sono poi diventati remote tracce nelle rassegne stampa.

Il punto è quindi tutto in Germania. O la Germania sceglierà il destino che le è stato confezionato da questa presunta strategia o avrà (un improbabile) scatto di resistenza.

Da una parte, il consiglio dei saggi dell’economia tedesca (la consulta economica del governo tedesco è una istituzione che è eletta direttamente dal Presidente della Repubblica) che ha nei giorni scorsi emesso il suo verdetto: tutti i debiti sovrani dell’eurozona che eccedono il 60% di rapporto debito/Pil vanno ammucchiati in un fondo indifferenziato e sostenuti dall’emissione di eurobond garantiti in solido dai singoli stati ognuno in ragione ovviamente della sua percentuale di debito in eccedenza.

Gli eurobond sicuri e garantiti spalmerebbero l’eccesso di debito in 25 – 30 anni, (quello della dilazione temporale è poi ciò che sta facendo la Fed che compra bond del Tesoro Usa a breve per farne riemettere a lungo).

Dall’altra parte la cancelliera tedesca agita lo spettro di una quanto mai improbabile rinegoziazione del Trattato di Maastricht in senso ulteriormente restrittivo e con diritto di invasione di campo nelle economie politiche nazionali da parte degli eurocrati di Francoforte. La Germania però non sembra potersi porre all’altezza dei suoi compiti strategici e probabilmente lascerà fare agli eventi.

Laddove una volontà forte, intenzionata ed organizzata incontra una volontà debole, dubbiosa e con competizione delle sue parti decisionali, l’esito è scontato. Vedremo come finirà.



[1] “sopravvivere” è il termine esatto che fa capire quale sarebbe il desiderio americano, un tramortimento, un depo tenziamento che non faccia tracollare la già più che certa recessione che ci aspetta nel prossimo decennio. Comunque al di là delle parole, nei fatti, l’empatia americana per la crisi europea è tutta in questa magra frase.


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jeudi, 17 novembre 2011

China: Von der Boom-Region zum Epizentrum einer neuen Wirtschaftskrise?

China: Von der Boom-Region zum Epizentrum einer neuen Wirtschaftskrise?

Michael Brückner

In China geht die Angst vor einem Mega-Crash um. Während die Europäer in Peking noch um Geld für die Pleitestaaten der Eurozone betteln, scheint sich die US-Subprime-Krise nun im Land der Mitte zu wiederholen. Eine platzende Immobilienblase, hohe Preissteigerungen, völlig undurchsichtige Kreditrisiken und eine Wirtschafts-Elite, die dem Land den Rücken kehrt – die Boom-Region könnte schon sehr bald zum Epizentrum einer neuen Weltwirtschaftskrise werden.

 

 

Wenn eine im Umgang mit Geld eher sorglose Familie in wirtschaftliche Probleme gerät, ruhen die Augen oft auf dem reichen Onkel, der selbstlos in die Tasche greifen und der lieben Verwandtschaft aus der finanziellen Misere helfen soll. Was aber, wenn der vermeintlich reiche Onkel selbst in der finanziellen Klemme steckt? Dieser Vergleich liegt nahe, wenn man das aktuelle Verhältnis von Europa zu China analysiert. Klamme Euro-Länder hoffen auf bestens dotierte chinesische Staatsfonds, die kräftig in die Schuldverschreibungen der Pleitekandidaten investieren. Auch der IWF antichambriert in Peking. Doch während die Europäer noch immer auf die Hilfe durch den »reichen Onkel« aus dem Fernen Osten warten, kommen von dort beunruhigende Nachrichten. Im gefeierten Boom-Land China droht eine gigantische Blase zu platzen – mit unabsehbaren Folgen für die Weltwirtschaft.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/michael-brueckner/china-von-der-boom-region-zum-epizentrum-einer-neuen-wirtschaftskrise-.html

Italie et Grèce : Laboratoires de l’Europe de demain

Italie et Grèce : Laboratoires de l’Europe de demain

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

La crise européenne nuit non seulement aux finances publiques, mais à la réflexion car à lire les commentateurs français ou même italiens, il est surprenant de voir comment les marches financiers sont érigés désormais en juge de paix.

« Le Monde » présente comme une bonne nouvelle l’éviction de Silvio Berlusconi, se réjouissant de l’austérité à venir comme si l’époque précédente avait été marquée par une générosité sans nom pour les citoyens de l’Europe. Alessandro Penati dans « La Repubblica » explique que le paquet de mesures du bon docteur Monti doit être appliqué sans plus tarder pour retrouver la confiance des investisseurs internationaux. Soudain les marchés sont érigés en acteurs rationnels, désireux d’une seule chose : la croissance et le plein emploi pour tous. Nous croyons rêver, ou plutôt cauchemarder.

Nous savons tous que les marchés obéissent à une logique d’opinion, et que les fondamentaux des entreprises ou des économies n’entrent rien dans leurs considérations. Comme croire que la 8ème puissance mondiale est une puissance au bord de la faillite et qui aurait perdu toute capacité industrielle. Les performances de l’Italie restent nombreuses. Nous ne pouvons qu’être stupéfaits par des affirmations qui se lamentent de la faible croissance des pays sans tenir compte d’un environnement dans lequel cette croissance se déroule.

Demain, tant que le chômage de masse, les inégalités, n’auront pas trouvé de réponse satisfaisante, tant que la concurrence fiscale et sociale se poursuivra , tant que l’Europe sera incapable d’apporter des réponses sérieuses à la désindustrialisation, tant que la politique de change sera aux abonnés absents, tant que les dépenses de recherche et développement resteront si faibles, tant que les stratégies non coopératives comme la désinflation à l’allemande seront à la mode, aucune cure d’austérité ne répondra aux défis précédemment cités. Alors la panique aujourd’hui l’emporte, des mea culpa s’empilent, des pénitences se préparent.

 

Les recettes de l’échec vont continuer avec son cocktail made in FMI : privatisations, réductions des dépenses sociales, et j’en passe. Quand nous pensons aux coupes dans l’éducation orchestrées par la ministre italienne sortante, madame Gelmini, demain après les plans d’austérité encore plus massifs qu’en restera t- il ? Alors Mario Monti dit vouloir combattre les privilèges, mais de quoi parle- t-il au juste ? Faut-il y voir de l’ironie, du cynisme ? Certes, il existe des anomalies, des abus, des corporatismes, mais les vrais problèmes sont ailleurs.

Alors nous disons que la Grèce et l’Italie dont les gouvernements sont les avant gardes du futur démocratique européen, c’est à dire des aéropages de techniciens adoubés par les marchés financiers, le FMI, et les puissances fragiles du moment comme l’Allemagne et la France qui tremble pour son triple AAA. Les marchés ont relâché la pression sur l’Italie car M. Monti est tout prêt à servir leur intérêt.

En Grèce, le gage de sérieux est la présence d’un ancien commissaire européen et d’un premier ministre prêt à administrer sans ciller une rigueur plus violente encore ; il fait entrer des ministres de l’extrême droite, cela n’offusque en rien la troïka Allemagne France, FMI et qu’il faudrait élargir aux agences de notation. Le remboursement de la dette n’a pas de couleurs politiques et puis le respect de principes démocratiques c’est pour les célébrations convenues du 9 mai, lorsque nous affirmons notre attachement au bel idéal européen de paix et de démocratie.

Semprun, grand européen, dans son dernier ouvrage nous disait bien que la paix est la fille de la démocratisation et rien d’autre. Il est à regretter qu’en Italie, une certaine gauche si heureuse de voir le berlusconisme disparaître ne mesure pas pleinement les risques économiques de ces plans d’austérité, mais aussi les risques politiques. En somme nous assistons à des formes de putschs tout à fait légaux – et nous mesurons nos mots.

Voilà deux chefs de gouvernements qui sont débarqués par la pression des marchés autorité non élue avec l’aval d’États étrangers. Leurs gouvernements sont modifiés en dehors de tout appel aux citoyens par la voie d’élection. Élections qui sont remises à plus tard. Je ne parle pas ici du référendum qui est un gros mot en Europe. Puisque ces derniers sont soit interdits, soit contournés.

Les Danois et les Irlandais ont voté à plusieurs reprises pour dire oui à l’Europe, et la France a découvert le traité qu’elle a refusé sous la forme du traité de Lisbonne. Des gouvernements techniques ou d’union nationale sont rapidement constitués ou en voie de l’être. Mais si demain, si les fameux marchés qu’il faut rassurer, puisqu’ils sont les seuls interlocuteurs valables, ne retrouvent pas leurs comptes, qu’eux même ignorent parfois, alors ces mêmes gouvernements improvisés seront destitués. L’Histoire à des moments sombres nous avait pourtant appris que Munich ne pouvait être une référence souhaitable.

Mais que veut dire profondément l’austérité ? Elle ne signifie rien d’autre que deux choses : l’appauvrissement d’une nation contrainte de se séparer de sa richesse, une partie du capital des géants italiens Enel ENI va passer entre les mains des Chinois par exemple, le Pirée a connu le même sort pour les Grecs ; et aussi l’aggravation des inégalités de revenus, de patrimoine, pour ne citer que celles-ci.

Les marchés financiers ne se sont pas trompés, le sauvetage des banques avant toute chose, la mise au pain sec des citoyens sont autant de modifications du partage de la richesse. Tremblez gouvernements européens devant les autorités invisibles que sont les marchés, célébrez les technocrates et autres experts attitrés, licenciez vos peuples encombrants, promettez les larmes et le sang et vous serez dits courageux et dotés d’un sens de l’État. Les pays du Sud ont été moqués, leurs nouveaux gouvernements sont les modèles de l’Europe post démocratique. Et ne croyons pas que demain nous serons mieux lotis, l’élection présidentielle que nous allons vivre nous donnera peut-être la dernière occasion de mettre en scène la pièce démocratique.

Notre isoloir ne contient plus notre avenir mais bientôt les souvenirs défraîchis de ce que nous avons appelé la démocratie et que nous avons un peu stupidement cru à jamais acquise. Alors amusons nous une dernier fois en avril prochain, fêtons à la concorde au Fouquet’s , ou rue Solférino l’un des vainqueurs et attendons avec lui notre destitution prochaine.

Les Échos

mardi, 15 novembre 2011

Panik an den Märkten: Zinsen für französische Staatsanleihen explodieren

Panik an den Märkten: Zinsen für französische Staatsanleihen explodieren

Michael Brückner

Paris unter Druck: Das Schuldenvirus hat Frankreich infiziert. Selbst das eilig vorgestellte Sparpaket, das in der Bevölkerung auf heftigen Widerstand stößt, konnte ein Übergreifen der Krise nicht verhindern: In Italien und Frankreich explodieren die Zinsen für Staatsanleihen. Seit Tagen schon wächst das Misstrauen der Investoren gegenüber Sarkozy und seiner Regierung.

 

 

Am Ende blieben nur noch Hohn und Spott für den langjährigen italienischen Ministerpräsidenten Silvio Berlusconi. Er werde mit einem Glas Chianti auf den angekündigten Rücktritt anstoßen, meinte ein Christdemokrat in Berlin. Und der designierte  Präsident des Europäischen Parlaments, Martin Schulz, nannte den ausscheidenden Regierungschef »das größte Standortrisiko eines G-8-Staates«. Zunächst hatte die Demission Berlusconis die Aktienmärkte noch beflügelt, doch schon wenige Stunden später geriet die Situation völlig außer Kontrolle. Die Renditen für zehnjährige italienische Staatsbonds stiegen auf atemberaubende 7,47 Prozent, auch die Preise für CDS (Kreditderivate) schossen nach oben. Kopp Online warnte im Zusammenhang mit dem Berlusconi-Rücktritt und den auch in anderen Ländern anstehenden Neuwahlen frühzeitig vor zunehmender innenpolitischer Instabilität mit der Folge einer weiteren Verschärfung der Euro-Krise. Nach dem Rücktritt des italienischen Premiers äußerte sich das Investmenthaus Goldman Sachs ähnlich und bezeichnete Neuwahlen in Italien als Worst Case. Davon scheinen die Marktteilnehmer nun aber mehrheitlich auszugehen. Deshalb haben sie sich geradezu panisch von italienischen Staatsanleihen getrennt.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/michael-brueckner/panik-an-den-maerkten-zinsen-fuer-franzoesische-staatsanleihen-explodieren.html

mercredi, 09 novembre 2011

« La zone euro vient de porter un coup terrible à Wall Street »

« La zone euro vient de porter un coup terrible à Wall Street »

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Grâce aux mesures prises mercredi [26 octobre 2011], la zone euro peut se replacer en acteur crédible d’une nouvelle donne économique mondiale. Selon Franck Biancheri, du Laboratoire européen d’anticipation politique, les partenariats vont se multiplier avec les pays du BRICS. Une redistribution qui effraie l’Amérique.

Le sommet de la zone euro de mercredi a-t-il accouché d’une Europe plus forte ?

A tous points de vue. L’Union européenne a démontré qu’elle entendait gérer la Grèce sur le long terme, car il est clair qu’un pays qui n’a pas de cadastre digne de ce nom ne peut se mettre à jour en moins de cinq ou dix ans.

Amener les créanciers, les banques qui avaient acheté de la dette grecque, à payer 50% de la note était une prouesse encore impensable il y a huit mois. Depuis un demi-siècle, ce type de créances était payé rubis sur l’ongle. C’est une rupture majeure. C’est un rafraîchissement gigantesque pour l’Europe, et une bonne chose pour la perception qu’elle a d’elle-même.

 

L’augmentation de 440 à 1000 milliards d’euros du Fonds européen de stabilité financière (FESF) serait donc la traduction d’une bonne gouvernance ?

L’Allemagne a eu une vision saine du fonctionnement du Fonds en évitant la vision « sarko-bancaire » qui voulait le lier à la Banque centrale européenne, comme les Etats-Unis l’ont fait en 2008, en donnant mission à la Fed de renflouer leurs banques. Ce piège aurait été dangereux pour la zone euro.

Malgré la décision de recapitaliser les banques, vous prédisez la disparition de 20% d’entre elles pour 2012 ?

C’est ce que j’appelle la décimation annoncée des banques au premier semestre 2012. Il faut l’entendre au sens romain du terme, c’est-à-dire une sur dix, mais je table sur la mort de 10% à 20% des banques occidentales. Elles sont trop nombreuses, et beaucoup plus faibles qu’elles veulent bien l’avouer. Les estimations faites par les experts financiers et les gouvernements sous-estiment l’impact de la crise sur ces établissements.

UBS figure parmi les établissements menacés…

Oui, de même que la Société Générale en France, ou Bank of America, énorme, poussive, qui peut s’effondrer d’un jour à l’autre. La plupart d’entre elles s’empêtrent dans des bilans mitigés, des procès à rallonges, et n’arrivent pas à abandonner des secteurs dangereux tels que la banque d’investissement. Le démantèlement de Dexia illustre bien ce processus, avec la création d’une banque spéciale pour solder les actifs pourris et un morcellement de ses activités.

On a beaucoup parlé du sauvetage de l’euro, comme s’il pouvait disparaître. Fantaisiste?

Evidemment. L’euro ne peut pas disparaître, ni demain ni dans quelques années. Même si la Grèce avait dû revenir à la drachme, cela aurait pris deux à trois ans pour remettre en place toute l’infrastructure monétaire. Alors imaginez à l’échelle de la zone euro. Par ailleurs, je rappelle que l’euro flotte toujours à environ 1,40 par rapport au dollar, ce qui n’est pas mal pour une monnaie déclarée moribonde depuis plusieurs années. Cette mort de l’euro est un pur fantasme.

D’où vient-il ?

Des grands médias et des grands acteurs économiques anglo-saxons. Le succès de l’euro va accélérer la perte d’influence de Wall Street et de la City de Londres sur les devises. La position dominante qu’ils occupent depuis deux cents ans arrive à son terme, et c’est pourquoi ils ont déclenché une guerre de communication inouïe contre la zone euro, en s’appuyant sur la crise grecque. Une crise, rappelons-le, avivée à son commencement par la banque Goldman Sachs. Le sommet de mercredi marque un coup d’arrêt pour cette propagande qui a frôlé l’hystérie collective.

La Chine propose une aide de 100 milliards d’euros, notamment pour le Fonds de stabilité. Dangereux ?

Au contraire. Elle n’est pas la seule d’ailleurs. La Russie, le Brésil sont aussi sur les rangs pour investir en Europe. Pourquoi faudrait-il avoir peur de la Chine ? Certaines voix crient au loup, alors que personne ne s’est inquiété de l’identité européenne lorsque, durant des décennies, ce rôle était joué par les Etats-Unis. Depuis le mois d’août, la Chine a mis un frein à l’achat de bons du Trésor américain. Comme d’autres pays, elle veut sortir du piège du monopole du dollar. Une Europe crédible et un euro qui sort renforcé de cette crise lui offrent cette solution.

Assiste-t-on à un basculement des alliances économiques ?

L’axe se déplace en effet, car le monde devient multipolaire. La zone euro, qui progresse vers cet « Euroland » dont nous avons besoin, est appelée à créer de nouvelles alliances avec la Chine, et d’une manière générale avec les pays émergents du BRICS. C’est ce qui effraie Wall Street et la City : que la Chine, désireuse de se diversifier, investisse davantage dans les « eurobonds », même si ce mot est tabou, que dans les bons du Trésor américain. Dans une optique écostratégique à moyen terme, l’accord trouvé à Bruxelles mercredi est un coup terrible porté à Wall Street.

Mais la Bourse de Wall Street est montée en flèche suite au sommet ?

C’est normal : depuis quelques jours, le dollar baisse face à l’euro, et quand il baisse, Wall Street monte. Ensuite, les opérateurs financiers croyaient dur comme fer au naufrage de l’euro, ils manifestent donc leur soulagement. On le sait, les Bourses ont une capacité d’anticipation égale à zéro.

Vous parlez d’« Euroland », mais n’est-ce pas une pure vue de l’esprit ?

Plus pour longtemps. C’est inéluctable. C’est l’image de la seringue : le liquide, c’est l’Europe, et le piston, la crise, qui la pousse vers la seule issue possible. Malheureusement, elle a pris du retard car les dirigeants aux commandes se sont révélés assez médiocres, sans aucune vision politique à long terme, spécialement Nicolas Sarkozy. De fait, les rôles historiques dévolus à la France, chargée de l’impulsion, et à l’Allemagne, responsable de la mise en œuvre, se sont évanouis. L’Allemagne s’est trouvée seule pour assumer les deux tâches, alors qu’elle n’a pas l’habitude d’être le leader politique de l’Europe.

Comment cette nouvelle Europe peut-elle se construire ?

2012 sera une année de crête, un point de bascule entre deux mondes, celui d’avant et celui de demain. Il faut recourir à de nouveaux outils pour décrypter, anticiper, agir et non plus réagir dans cette dislocation géopolitique mondiale. L’an prochain, il y aura des changements de leadership dans plusieurs pays, et on vient de voir que Silvio Berlusconi a quasi signé son arrêt de mort en appelant des élections anticipées pour ce printemps. Dorénavant, deux sommets de la zone euro seront organisés chaque année, et elle va se doter d’une nouvelle Constitution en 2013 ou 2014.

Celle de 2005 avait pourtant échoué…

Ce sera un texte plus simple et plus fondamental pour quelques grands axes de la zone euro. Le précédent, trop lourd, indigeste, parlait d’une Europe passée. La prochaine Constitution sera soumise à référendum, non plus pays par pays, mais lors d’un seul vote pour l’ensemble des pays de l’UE.

Comment les Etats-Unis vont-ils sortir de leur endettement ?

Pour l’heure, ils ne peuvent pas. Dès novembre, les calculs montreront que la dette a encore augmenté. Le déficit va s’accroître, ils sont dans une spirale descendante. C’est l’effondrement d’un système transatlantique, basé sur l’alliance et le leadership de Wall Street et de la City. Nous sommes à la fin d’un cycle historique, de ceux qui se déploient sur deux, trois ou quatre siècles. Les Etats-Unis ont perdu de leur puissance et de leur crédibilité sur le plan international. Et pour leurs affaires intérieures, ils ne sont plus seuls maîtres de leur destin. Les indignés de Wall Street, comme les gens du Tea Party, sont deux symptômes de la défiance des Américains envers le système en place, où démocrates et républicains sont déconnectés des citoyens. Je pronostique l’émergence d’une troisième force politique lors des élections au Congrès en 2012.

Le Matin (Suisse), 30 octobre 2011

lundi, 31 octobre 2011

La naïveté européenne cache une régression menaçante dans le monde arabe


La naïveté européenne cache une régression menaçante dans le monde arabe

par realpolitiktv

Pire que la Grèce, la Californie !

Pire que la Grèce, la Californie !

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Le déficit californien atteint désormais 88 milliards de dollars (65 milliards d’euros) et la Californie, malgré les efforts de son nouveau gouverneur Jerry Brown, est désormais le seul Etat américain dont la notation financière est inférieure à celle de la Grèce…

L’État californien est terriblement endetté, mais il n’est pas seul. Beaucoup de ses municipalités, y compris celle de certaines de ses plus grandes villes sont très mal en point. Quelques exemples précis permettent de constater les dégâts, et certaines aberrations, qui rapprochent la Californie de… la Grèce.

En janvier 2009, l’Express posait la question : « La Californie est-elle au bord de la faillite ? » en rappelant les chiffres si souvent entendus « La Californie est l’Etat américain le plus riche et le plus peuplé. Indépendant, ce territoire de la taille de l’Italie et habité par 36,5 millions de personnes, serait la huitième économie mondiale » … Mais en ajoutant que son déficit atteignait alors 40 milliards de dollars.

En février 2009, « L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a abaissé la note de la dette de l’État de Californie en raison de la crise budgétaire que traverse le territoire. Du coup, la Californie est désormais considérée comme le débiteur le moins fiable des États-Unis. » notait le quotidien la Tribune.

En février 2010, The Trumpet s’interrogeait « La Californie sera-t-elle la prochaine Grèce ? » et citait une réflexion du patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet (qui va quitter la direction de la BCE dans quelques jours). The Trumpet estimait la dette californienne à 200 000 dollars par habitant… et ajoutait que si l’Europe peut survivre sans la Grèce, l’économie américaine ne survivrait pas à une faillite de la Californie qui abrite un Américain sur huit.

Aujourd’hui, ce n’est plus de 40 milliards de dollars dont il faut parler, mais de 88 milliards de dollars (65 milliards d’euros) et la Californie, malgré les efforts de son nouveau gouverneur Jerry Brown, est désormais le seul État américain dont la notation financière est inférieure à celle de la Grèce

 

Le mensuel Vanity Fair s’intéresse à son tour à la Californie, et plus particulièrement à deux villes qui illustrent sa situation derrière l’apparence d’un des États les plus prospères des États-Unis, et bien sûr, à son ancien gouverneur, le très médiatique Schwarzenegger.

Mais Vanity Fair évoque aussi une inconnue, Meredith Whitney, analyste indépendante qui dirige sa propre société à Wall Street : le 14 décembre 2010, dans la célèbre émission d’information « 60 Minutes », elle se fait remarquer en soulignant que c’est au niveau local, au niveau des municipalités que l’Amérique est en train de couler.

Elle déclenche une salve de critiques mettant en cause son expérience, et l’accusant de parler sans savoir. En juillet 2011, l’agence Bloomberg écrit que la catastrophe qu’elle annonçait ne s’est pas produite, que sa crédibilité est remise en cause, et y consacre une longue dépêche pour réfuter sa thèse.

Pourtant, en cette fin d’année 2011, Vanity Fair estime qu’elle n’a peut être pas tort, et prend l’exemple de la Californie, la quintessence de l’Amérique et de son rêve avec Hollywood et la Silicon Valley. Elle s’étend le long de la côte du Pacifique de San Diego (frontière mexicaine) au sud, jusqu’à San Francisco au nord, sur plus de 800 Km mais elle ne couvre que 400 000 Km2, soit deux fois moins que la France.

Le journal considère que l’ancien gouverneur de l’Etat, Schwarzenegger y a réalisé quelques réformes importantes, mais que sur les recettes et les dépenses de la Californie, il a connu un échec total. A son arrivée au pouvoir en 2003, il atteignait 70% d’opinions favorables et l’on croyait que son mandat servirait à résoudre les problèmes financiers de la Californie. mais quand il est parti en 2011, sa cote de popularité était en dessous de 25%, et il n’a presque rien résolu.

Schwarzenegger répond qu’il n’a jamais eu les outils pour agir. David Crane, ancien conseiller économique démocrate, souligne que les pensions des fonctionnaires de l’État faisaient un trou deux fois plus grand dans le budget au départ de Schwarzenegger qu’à son arrivée.

Et il donne des détails précis et choquants : la Californie dépense 6 milliards de dollars pour moins de 30 000 gardiens de prison. Celui qui commence sa carrière dans une prison à 45 ans, peut prendre sa retraite 5 ans après avec une pension égale à la moitié de son ancien salaire… Le psychiatre en chef des prisons californiennes est le fonctionnaire le mieux payé de Californie : 838 706 dollars par an.

Si la Californie dépense 6 milliards pour ses prisons, elle ne consacre que 4,7 milliards à ses universités qui abritent 33 campus et 670 000 élèves, à comparer aux 30 000 gardiens. En 1980, un étudiant californien payait 776 $ par an en frais de scolarité ; en 2011, il paie 13 218 $. Partout, l’avenir à long terme de l’État est sacrifié.

Schwarzenegger reconnaît s’être rendu compte que quelque chose n’allait pas, lorsque mi-2007, les impôts ont rapporté 300 millions de moins en un mois, puis le mois suivant c’était 600 millions. En fin d’année, il manquait un milliard de dollars. Vanity Fair cite deux exemples. D’abord celui d’une grande ville que ceux qui ont parcouru la Californie connaissent, mais que les Français ne voient pas, aveuglés par San Francisco, qui n’est pas loin.

Déjà San Jose est une ville de près d’un million d’habitants. Elle se trouve à l’autre bout de la Silicon Valley qui commence aux portes de San Francisco. San Jose abrite le siège d’Adobe (éditeur du logiciel Photoshop etc.) et d’autres entreprises célèbres… Mais elle est au bord de la faillite. Ses malheurs ont, en fait, commencé dans les années 1990 avec le boom Internet, tout le monde s’est cru riche et les fonctionnaires municipaux ont voulu aussi leur part de gâteau, comme les policiers et les pompiers. En 2002, les policiers avaient été augmentés de 18%, puis les pompiers ont obtenu 23%. Les policiers ont réclamé une compensation pour être au même niveau.

Le maire de la ville, Chuck Reed, va jusqu’à dire qu’ils gagneront encore plus en retraite que lorsqu’ils travaillaient mais il espère ne pas en être au niveau de la Grèce en matière d’endettement. Pourtant les retraites et les mutuelles représentent plus de la moitié du budget, et ces dépenses continuent d’exploser.

Du coup, bien que la ville ait 250 000 habitants de plus, elle a dû réduire de près d’un tiers son nombre d’employés qui est passé de 7 450 à 5 400, soit le niveau de 1988. Les bibliothèques sont fermées trois jours par semaine, elle a licencié des pompiers et des policiers. Heureusement via un fonds fédéral de 15 millions de dollars, la ville a pu réembaucher, le 25 août dernier, 15 pompiers comme le montrent ces photos.

Si la situation ne s’arrange pas, en 2014, San Jose, 10e ville des USA ne pourra plus employer que 1 600 fonctionnaires. Les négociations avec les pompiers et les policiers n’avancent pas car ces deux corporations se considèrent comme indispensables, toutes les économies doivent donc se faire sur d’autres services à leurs yeux.

L’exemple de Vallejo, une autre ville californienne, qui se trouve près du bord nord-est de la baie de San Pablo, qui s’enfonce dans les terres au-delà de la baie de San Francisco illustre-t-il ce qui attend la Californie ? Le hall d’entrée de la mairie est vide, il y a un bureau d’accueil, mais personne derrière. Beaucoup de bureaux dans les étages sont vides. Cette ville de 117 000 habitants a fait faillite en 2008, les charges salariales des employés municipaux dévoraient 80% du budget municipal. Le taux de chômage en ville atteint 15,8%.

En août 2011, un juge a validé la banqueroute de Vallejo : ses créditeurs ont récupéré 5 centimes pour chaque dollar que la ville leur devait, rien de plus.

Atlantico

dimanche, 30 octobre 2011

« La finance grise doit être mise à contribution pour solder la dette des Etats »

« La finance grise doit être mise à contribution pour solder la dette des Etats »

Entretien avec Jean-Philippe Robé, avocat aux barreaux de Paris et New York.

Carte des paradis fiscaux, 2009 - Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Vous établissez un lien entre la crise de la dette et les paradis fiscaux. Pourquoi ?

On estime qu’actuellement plus de 10.000 milliard de dollars sont détenus dans ces «pays à fiscalité privilégiée» via 400 banques, les deux tiers des 2.000 fonds spéculatifs (hedge funds) et deux millions de sociétés écrans installés – de façon très virtuelle – dans ces Etats. Et ce stock augmenterait à un rythme actuel de 1.200 milliards de dollars par an. Ce sont autant de capitaux qui, pour l’essentiel, échappent à la fiscalité des Etats classiques qui ont des besoins budgétaires réels à satisfaire.

La crise de la dette n’est pas qu’une crise de la dépense publique ; c’est aussi une crise de la recette et les stratégies prédatrices des paradis fiscaux, en érodant la base fiscale des Etats classiques, créent un problème fondamental.

Mais comment le traiter, sachant qu’on se heurte au principe fondateur du droit international, la souveraineté des Etats ?

 

En effet, si un Etat ne veut pas taxer les capitaux détenus chez lui, s’il veut assurer le secret absolu des transactions et des investisseurs, tel est son droit. On ne peut imposer à un paradis fiscal… de ne pas l’être, si ce n’est en modifiant les conventions fiscales internationales, ce qui est un exercice très difficile par les désavantages comparatifs que cela peut entrainer. Mais la crise de la dette nous donne l’opportunité de contourner ce problème.

Par quel moyen ?

Le traitement d’un problème de solvabilité tel qu’il se pose aujourd’hui est d’une simplicité brutale : tous les créanciers ne seront pas remboursés de la totalité de leurs créances. La question qui se pose est de déterminer qui va supporter la charge du non-remboursement, et dans quelle proportion. Les discussions portent aujourd’hui sur l’identification de la nationalité des contribuables à qui on va imposer un transfert de ressources au profit des créanciers.

Il y a pourtant une alternative simple dans son principe : décider par traité que ne seront payées dans leur intégralité que les créances dont les bénéficiaires finaux, personnes physiques, seront identifiés. Dans le cas où le créancier est une personne morale, une société, un trust, une fondation, etc., il lui reviendrait d’identifier les personnes physiques bénéficiaires ultimes du remboursement de la créance ; ou de donner les informations permettant de remonter la chaine des détentions des titres de créances ou de capital jusqu’à arriver aux personnes physiques. Seuls certains types de personnes morales strictement définis selon des critères de transparence, celles qui obéissent aux règles du KYC («know your customer» [connaissez votre client]) par exemple, pourraient échapper à cette obligation de déclaration.

Et c’est là que l’on retrouve nos fameux paradis fiscaux. Sur les 10.000 milliards de dollars détenus via les écrans juridiques qu’ils offrent, une partie au moins l’est en titres de créances émis par les Etats ou les banques. En mettant une condition de déclaration du bénéficiaire final du paiement, on ne touche pas à leur souveraineté ; on ne touche pas aux droits de créance. Seulement, les individus bénéficiaires indirects de droits de créance auront le choix : soit ne pas se faire connaître, et ils ne toucheront rien ; soit se faire connaître et, éventuellement, devoir rendre des comptes…

Nul doute qu’un certain nombre d’entre eux préféreront le premier choix ; mais qui viendra les plaindre ? Ce faisant, on aura réglé au moins en partie le problème d’un stock de dettes excessif ; on aura en partie purgé l’économie mondiale des circuits de recyclage des fonds accumulés grâce à la fraude, aux trafics ou aux crimes. On aura commencé à nettoyer les écuries d’Augias de la finance grise.

Mais les techniques juridiques utilisées sont tellement opaques que certaines structures n’ont elles-mêmes pas de moyen de connaître leurs bénéficiaires.

Rien ne les empêche d’inviter, par exemple par voie de presse, leurs bénéficiaires à se faire connaître. A défaut de quoi, la structure détenant des créances ne pourra pas les recouvrer. Et ainsi de suite le long de la chaîne de détention des créances qui va des émetteurs de titres aux personnes physiques bénéficiaires. Si on décide d’un transfert de ressources des contribuables aux créanciers, qu’au moins ce transfert ne bénéficie pas à ceux des créanciers qui ont un titre de créance obtenu grâce à la fraude ou au crime !

Le Monde

vendredi, 21 octobre 2011

Crise systémique globale

Le GEAB n°58 est disponible!
Crise systémique globale
Premier semestre 2012 : Décimation des banques occidentales

Communiqué public GEAB N°58 (15 octobre 2011) -

 
 
Comme anticipé par LEAP/E2020, le second semestre 2011 voit le monde continuer sa descente infernale dans la dislocation géopolitique globale caractérisée par la convergence des crises monétaire, financière, économique, sociale, politique et stratégique. Après une année 2010 et un début 2011 qui aura vu le mythe d'une reprise et d'une sortie de crise voler en éclat, c'est désormais l'incertitude qui domine les processus de décision des Etats comme des entreprises et des individus, générant inévitablement une inquiétude croissante pour les années à venir. Le contexte s'y prête particulièrement : explosions sociales, paralysie et/ou instabilité politique, retour de la récession mondiale, peur sur les banques, guerre monétaire, disparition de plus d'une dizaine de milliers de milliards USD d'actifs-fantômes en trois mois, chômage durable et en hausse généralisé, …

C'est d'ailleurs cet environnement financièrement très insalubre qui va générer la « décimation (1) des banques occidentales » au cours du premier semestre 2012 : avec leur rentabilité en chute libre, leurs bilans en pleine déconfiture, avec la disparition de milliers de milliards USD d'actifs, avec des Etats poussant de manière croissante à la réglementation stricte de leurs activités (2), voire à leur mise sous tutelle publique et avec des opinions publiques de plus en plus hostiles, l'échafaud est désormais dressé et au moins 10% des banques occidentales (3) vont devoir y passer dans les prochains trimestres.

Pourtant, dans cet environnement de plus en plus chaotique en apparence, des tendances se dégagent, des perspectives parfois positives apparaissent, … et surtout, l'incertitude est beaucoup moins forte qu'on pourrait le croire, pour peu qu'on analyse l'évolution du monde avec une grille de lecture du monde-d'après-la-crise plutôt qu'avec les critères du monde-d'avant-la-crise.

Dans ce numéro 58 du GEAB, notre équipe présente également ses anticipations 2012-2016 des « risques-pays » pour 40 Etats, démontrant qu'on peut décrire les situations et identifier les tendances lourdes à travers le « brouillard de guerre » actuel (4). Dans un tel contexte, cet outil d'aide à la décision s'avère très utile pour l'investisseur individuel comme pour le décideur économique ou politique. Notre équipe présente également l'évolution du GEAB $ Index et ses recommandations (or-devises-immobilier), y compris bien entendu les moyens pour se protéger des conséquences de la prochaine « décimation des banques occidentales ».

Pour ce communiqué public du GEAB N°58, notre équipe a choisi de présenter un extrait du chapitre sur la décimation des banques occidentales au premier semestre 2012.
 

Premier semestre 2012 : Décimation des banques occidentales

En fait, il va s'agir d'une triple décimation (5) qui culminera avec la disparition de 10% à 20% des banques occidentales au cours de l'année à venir :
. une décimation de leurs effectifs
. une décimation de leurs profits
. et enfin, une décimation du nombre des banques.

Elle s'accompagnera bien entendu d'une réduction drastique de leur rôle et de leur importance dans l'économie mondiale et affectera directement les établissements bancaires des autres régions du monde ainsi que les autres opérateurs financiers (assurances, fonds de pension, …).
 
 
Un exemple de communication bancaire en temps de crise systémique globale Intesa SanPaolo se place par rapport à ses concurrents européens en matière de stress tests (et par rapport à la première victime : Dexia) (6)
Un exemple de communication bancaire en temps de crise systémique globale Intesa SanPaolo se place par rapport à ses concurrents européens en matière de stress tests (et par rapport à la première victime : Dexia) (6)
Notre équipe pourrait aborder ce sujet comme les médias anglo-saxons, le président des Etats-Unis et ses ministres (7), les experts de Washington et de Wall Street, et plus généralement les grands médias (8) le font ces derniers temps à propos de tous les aspects de la crise systémique globale, c’est-à-dire en disant : « C'est la faute de la Grèce et de l'Euro ! ». Cela aurait évidemment comme vertu de réduire à quelques lignes cette partie du GEAB N°58 et de supprimer toute velléité d'analyse d'éventuelles causes aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou au Japon. Mais, sans surprise pour nos lecteurs, ce ne sera pas le choix retenu par LEAP/E2020 (9). Etant le seul think-tank à avoir anticipé la crise et prévu plutôt fidèlement ses différentes phases, nous n'allons pas en effet abandonner aujourd'hui un modèle d'anticipation qui fonctionne bien au profit de préjugés dépourvus de toute capacité prédictive (n'oublions pas que l'Euro se porte toujours bien (10) et que l'Euroland vient de réaliser son petit exploit d'enchaîner en six semaines les 17 votes parlementaires nécessaires pour renforcer son fonds de stabilisation financière (11)). Alors, plutôt que de répercuter de la propagande ou du « prêt-à-penser », restons fidèle à la méthode d'anticipation et collons à une réalité qu'il nous faut dévoiler pour pouvoir la comprendre (12).

En l'occurrence, depuis des lustres, quand on pense « banques », on pense avant tout à la City de Londres et à Wall Street (13). Et pour cause, depuis plus de deux siècles pour Londres, et près d'un siècle pour New York, ces deux villes sont les deux cœurs du système financier international et les tanières par excellence des grands banquiers de la planète. Toute crise bancaire mondiale (comme tout phénomène bancaire d'envergure) prend donc sa source dans ces deux villes et y termine sa course aussi, puisque le système financier mondial moderne est un vaste processus d'incessants recyclages de la richesse (virtuelle ou réelle) développée par et pour ces deux villes (14).

La décimation des banques occidentales qui débute et va se poursuivre dans les prochains trimestres, phénomène d'ampleur historique, ne peut donc se comprendre et se mesurer sans analyser avant tout le rôle de Wall Street et Londres dans cette débâcle financière. La Grèce et l'Euro y jouent indéniablement un rôle comme nous l'avons analysé dans des GEAB précédents, mais ce sont ceux de facteurs déclencheurs : la dette de la Grèce, ce sont les turpitudes bancaires d'hier qui explosent sur la place publique aujourd'hui ; l'Euro c'est l'aiguillon de l'avenir qui perce la baudruche financière actuelle. Ce sont les deux doigts qui pointent le problème ; mais ils ne sont pas le problème. C'est ce que sait le sage et ce qu'ignore l'idiot d'après le proverbe chinois (15).

Pour anticiper l'avenir des banques occidentales, c'est en effet à Londres et Wall Street qu'il faut regarder, car c'est tout simplement là que le troupeau bancaire se rassemble et vient boire sa dose de Dollars chaque soir. Et l'état du système bancaire occidental peut se mesurer à travers l'évolution des effectifs des banques, de leur profitabilité et de leurs actionnaires. De ces trois facteurs on peut déduire assez directement leur aptitude à survivre ou disparaître.
 

La décimation des effectifs des banques

Commençons donc par les effectifs ! En la matière le tableau est bien sombre pour les employés du secteur bancaire (et même désormais pour les « stars du système bancaire ») : Wall Street et Londres annoncent sans interruption depuis la mi-2011 des licenciements massifs, relayés par les centres financiers secondaires comme la Suisse et les banques eurolandaises ou japonaises. Ce sont au total plusieurs centaines de milliers d'emplois bancaires qui ont disparu en deux vagues : 2008-2009 d'abord, puis depuis la fin du printemps de cette année. Et cette seconde vague monte en puissance au fur et à mesure des mois qui passent. Avec la récession globale désormais en cours, l'assèchement des flux de capitaux vers les USA et le Royaume-Uni consécutifs aux changements géopolitiques et économiques en cours (16), les immenses pertes financières de ces derniers mois, et les réglementations en tout genre qui progressivement « cassent » le modèle banco-financier ultra-profitable des années 2000, les dirigeants des grandes banques occidentales n'ont plus le choix : il leur faut à tout prix limiter leurs coûts au plus vite et dans des proportions importantes. La solution la plus simple (après celle consistant à surfacturer les clients) est donc de licencier des dizaines de milliers d'employés. Et c'est ce qui se passe. Mais loin d'être un processus maîtrisé, on constate que tous les six mois ou presque, les dirigeants des banques occidentales découvrent qu'ils avaient sous-estimé l'ampleur des problèmes et qu'ils sont donc obligés d'annoncer de nouveaux licenciements massifs. Avec le perfect storm politico-financier qui s'annonce aux Etats-Unis pour Novembre et Décembre prochains (17), LEAP/E2020 anticipe ainsi une nouvelle série d'annonces de ce type dès le début 2012. Les cost-killers du secteur bancaire ont de beaux trimestres devant eux quand on voit que Goldman Sachs, qui est également directement concerné par cette situation, en est réduit à limiter le nombre de plantes vertes dans ses bureaux par souci d'économies (18). Or, après les plantes vertes qu'on éradique, ce sont généralement les pink slips (19) qui fleurissent.
 

La décimation du nombre des banques

D'une certaine manière, le système bancaire occidental ressemble de plus en plus à la sidérurgie occidentale des années 1970. Ainsi les « maîtres des forges » s'étaient crus les maîtres du monde (contribuant d'ailleurs activement au déclenchement des guerres mondiales), tout comme nos « grands banquiers d'affaires » se sont pris pour Dieu (à l'instar du PDG de Goldman Sachs ou au moins pour les maîtres de la planète. Et l'industrie sidérurgique fut le « fer de lance», la « référence économique absolue », de la puissance pendant plusieurs décennies. On comptait la puissance en dizaines de millions de tonnes d'acier comme on a compté ces dernières décennies la puissance en milliards USD de bonus pour dirigeants et traders des banques d'affaires. Et puis, en deux décennies pour la sidérurgie, en deux/trois ans pour la banque (20), l'environnement a changé : concurrence accrue, profits qui s'effondrent, licenciements massifs, perte d'influence politique, fin des subventions massives et in fine nationalisations et/ou restructurations accouchant d'un secteur minuscule par rapport à ce qu'il était à son heure de gloire (21). D'une certaine manière donc, l'analogie vaut pour ce qui attend en 2012/2013 le secteur bancaire occidental.
 
 
Evolution du cours (et donc des pertes) du contribuable britannique suite aux rachats partiels par l'Etat de RBS et Lloyds - Source : Guardian, 10/2011
Evolution du cours (et donc des pertes) du contribuable britannique suite aux rachats partiels par l'Etat de RBS et Lloyds - Source : Guardian, 10/2011
A Wall Street, déjà Goldman Sachs, Morgan Stanley, JPMorgan avaient dû se transformer soudainement en « banques normales » pour être sauvées en 2008. A la City, l'état britannique a dû nationaliser toute une partie du système bancaire du pays et à ce jour le contribuable britannique continue à en supporter le coût puisque les cours des actions des banques se sont effondrés à nouveau en 2011 (22). C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques du système bancaire occidental dans son ensemble : ces opérateurs financiers privés (ou cotés sur les marchés) ne valent pratiquement plus rien. Leur capitalisation boursière s'est envolée en fumée. Cela crée bien entendu une opportunité de nationalisation à faible coût pour le contribuable dès 2012 car c'est le choix qui va s'imposer aux Etats, aux Etats-Unis comme en Europe ou au Japon. Que ce soit par exemple Bank of America (23), CitiGroup ou Morgan Stanley (24) aux Etats-Unis, RBS (25) ou Lloyds au Royaume-Uni (26), la Société Générale en France, Deutsche Bank (27) en Allemagne ou UBS (28) en Suisse (29), certains très grands établissements, « too big to fail » (trop gros pour tomber) vont tomber. Ils seront accompagnés par toute une série de banques moyennes ou petites comme par exemple Max Bank qui vient de faire faillite au Danemark (30). Face à cette « décimation » les moyens des Etats seront rapidement dépassés, surtout en cette période d'austérité, de faible rentrée fiscale et d'impopularité politique du sauvetage bancaire (31). Les dirigeants politiques vont donc devoir se concentrer sur la préservation des intérêts des épargnants (32) et des employés (deux aspects à fort potentiel électoral positif) au lieu de sauvegarder l'intérêt des dirigeants et des actionnaires des banques (deux aspects à fort potentiel électoral négatif et dont le précédent de 2008 a démontré l'inutilité économique (33)). Cette situation entraînera un nouvel effondrement des cours des valeurs financières (y compris les assurances jugées très « proches » du contexte bancaire) et accroîtra le désarroi des hedge funds, fonds de pension (34) et autres opérateurs traditionnellement très imbriqués avec le secteur bancaire occidental. Nul doute que cela ne fera que renforcer le contexte récessionniste général en limitant d'autant les prêts à l'économie (35).

 
 
Evolution de la dette publique globale (1990-2010) (en % du PNB, à taux de change constant 2010) - Sources : BRI / McKinsey, 08/2011
Evolution de la dette publique globale (1990-2010) (en % du PNB, à taux de change constant 2010) - Sources : BRI / McKinsey, 08/2011
Pour simplifier la vision de cette évolution, on peut dire que le marché bancaire occidental réduisant considérablement son périmètre, le nombre d'acteurs sur ce marché est obligé de diminuer en proportion. Dans certains pays, en particulier ceux où les très grandes banques accaparent 70% ou plus du marché bancaire, cela va se traduire inévitablement par la disparition de l'un ou l'autre de ces très gros acteurs … quoiqu'en disent leurs dirigeants, les stress tests ou les agences de notation (36). Si l'on est actionnaire (37) ou client des banques qui risquent de s'effondrer au premier semestre 2012, il y a bien entendu des précautions à prendre. Nous en présentons plusieurs au sein des recommandations de ce GEAB N°58. Si l'on est dirigeant ou employé de ces établissements, les choses sont plus compliquées car il est désormais trop tard selon LEAP/E2020 pour éviter ces banqueroutes en série ; et le marché de l'emploi bancaire est saturé du fait des licenciements massifs. Cependant, voici un conseil de notre équipe si vous êtes employé de ces établissements : si on vous fait une offre de départ volontaire intéressante, saisissez-la car d'ici quelques mois, les départs ne seront plus volontaires et se feront dans des conditions peu favorables.
 
 
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Notes:

(1) La décimation était un châtiment militaire romain consistant à punir de mort un légionnaire sur dix quand l'armée avait fait preuve de lâcheté au combat, de désobéissance ou de comportement inacceptable. Le système romain de décimation fonctionnait par tirage au sort.

(2) Des réglementations qui amputent fortement les activités les plus lucratives des banques. Source : The Independent, 12/10/2011

(3) Notre équipe estime la proportion plutôt entre 10% et 20%.

(4) Brouillard de guerre auquel les médias dominants contribuent d'ailleurs fortement au lieu d'essayer de clarifier la situation.

(5) En prenant le sens de décimation au sens large, c'est-à-dire, une diminution brutale pouvant être largement supérieure aux 10% de l'époque romaine.

(6) Pour LEAP/E2020, ce type de classement ne présage en rien des événements puisque le choc en cours est très largement supérieur en intensité et en durée aux hypothèses des stress tests. Et cela vaut également pour les banques américaines bien entendu.

(7) Tout est bon désormais pour Barack Obama, en difficile position pour la future élection présidentielle du fait de son bilan économique catastrophique et de la déception profonde d'une grande partie de son électorat de 2007 du fait de ses multiples promesses non tenues. Il doit à tout prix essayer de rejeter sur n'importe qui ou n'importe quoi l'état désastreux de l'économie et de la société américaine. Alors pourquoi pas la Grèce et l'Euro ? Quand cela ne marchera plus (d'ici un ou deux mois), il faudra trouver autre chose mais la gestion à courte vue étant une spécialité de l'administration Obama, nul doute que le fidèle relais de Wall Street qu'est Timothy Geithner, son ministre des finances, trouvera une autre explication. En tout cas, cela ne sera pas la faute de Wall Street, avec lui on peut au moins être certain de cela. Sinon, l'administration Obama pourra toujours ressortir le « spectre iranien » pour tenter de détourner l'attention des problèmes internes aux Etats-Unis. C'est d'ailleurs ce qui semble être d'actualité avec l'histoire abracadabrante de la tentative d'assassinat de l'ambassadeur saoudien à Washington par les narcotrafiquants mexicains payés par des services iraniens. Même Hollywood hésiterait devant l'improbabilité d'un tel scénario ; mais pour sauver le soldat « Wall Street » et tenter une réélection, que ne ferait-on pas ? Sources : Huffington Post, 26/07/2011 ; NBC, 13/10/2011

(8) Ces grands médias (financiers ou généralistes) ont en effet un passé brillant en matière d'anticipation de la crise. Vous vous souvenez sûrement de leurs titres en 2006 vous mettant en garde contre la crise des subprimes, en 2007 vous annonçant l' « implosion » de Wall Street pour 2008, et bien entendu, début 2011, vous prévenant d'un grand retour de la crise dès l'été 2011 ! Non, vous ne vous en souvenez pas ? Pas de panique, votre mémoire est bonne … car jamais ils n'ont fait ces titres, jamais ils ne vous ont prévenu de ces événements majeurs et de leurs causes. Alors, si vous persistez à considérer que comme ils le répètent tous les jours, les problèmes actuels ont pour cause « la Grèce et l'Euro », c'est que vous croyez qu'ils sont subitement tous devenus honnêtes, intelligents et perspicaces… et vous devez donc aussi croire au Père Noël dans la même logique. C'est charmant, mais pas très efficace pour affronter le monde réel.

(9) Notre équipe a depuis longtemps souligné les problèmes européens et a anticipé plutôt correctement l'évolution de la crise sur le « Vieux continent ». En revanche, nous essayons d'éviter d'être victime du syndrome de l'arbre européen cachant la forêt de problèmes majeurs américains et britanniques.

(10) Petit rappel pédagogique : ceux qui ont parié pour un effondrement de l'Euro il y a un mois ont à nouveau perdu de l'argent. Au rythme de « crise de fin de l'Euro » tous les 4 mois environ, il ne va pas leur en rester beaucoup d'ici 2012.

(11) Alors que les Etats-Unis par exemple n'ont toujours pas été capables de démontrer leur capacité à surmonter les oppositions entre Républicains et Démocrates concernant la maîtrise de leurs déficits.

(12) A ce sujet, il est consternant de voir le G20 se préoccuper de l'Euro alors que la question centrale de l'avenir reste le Dollar. Visiblement, l'immense opération de manipulation médiatique lancée par Washington et Londres aura réussi à repousser pour un temps encore l'inévitable remise en cause du statut central de la devise US. Comme anticipé par notre équipe, il n'y a donc rien à attendre du G20 jusqu'à la fin 2012. Il va continuer à discourir, à prétendre agir et en fait à ignorer les questions clés, celles qui sont les plus difficiles à mettre sur la table. Les récentes annonces d'un accroissement des moyens du FMI font partie de ces discours vides qui ne seront pas suivi d'effets car les BRICS (les seuls à pouvoir accroître les fonds du FMI) ne mettront pas leurs moyens financiers dans une institution où ils continuent à être marginaux en termes d'influence. En attendant, ces annonces font croire qu'il existe toujours une volonté commune d'action au niveau international. Le réveil en sera d'autant plus douloureux dans les mois à venir.

(13) Si vous pensez à la Grèce, c'est que vous êtes Grec ou bien que vous êtes dirigeant ou actionnaire d'une banque ayant trop prêté à ce pays au cours des dix dernières années.

(14) Et d'une certaine manière aussi pour les deux Etats concernés. Mais c'est un aspect déjà plus discutable, et d'ailleurs largement discuté, de savoir si de telles places financières sont une bénédiction ou une malédiction pour les Etats et les peuples qui les accueillent.

(15) Source : L'Internaute

(16) Entre l'intégration accrue de l'Euroland qui prive la City de juteux marchés et le rapprochement économique, financier et monétaire des BRICS, court-circuitant Wall Street et la City, ce sont des parts croissantes du marché financier global qui échappent aux banques de Londres et New York.

(17) Voir GEAB N°57

(18) Source : Telegraph, 19/08/2011

(19) Aux Etats-Unis, le « pink slip » est le formulaire de couleur rose qui signifie un licenciement. Source : Wikipedia

(20) Il faut plus de temps pour délocaliser de l'industrie lourde que pour déplacer un bureau de trader.

(21) C'est à peu près le processus suivi aux Etats-Unis et en Europe.

(22) Voir graphique ci-dessus.

(23) Bank of America est décidément à la confluence de problèmes majeurs et croissants : un procès lui réclamant 50 milliards USD pour dissimulation de pertes lors de l'acquisition de Merrill Lynch fin 2008 ; un rejet populaire massif de la part de ses clients suite à sa décision d'imposer un coût de 5$ par mois pour les cartes de retrait ; un crash durable et inexpliqué de son site web ; des procès en série concernant les subprimes impliquant propriétaires individuels et collectivités locales ; et une menace de mettre en faillite Countrywide, un autre de ses rachats de 2008, pour limiter ses pertes. Selon LEAP/E2020, elle incarne la banque US idéale pour un scénario de crash entre Novembre 2011 et Juin 2012. Sources : New York Times, 27/09/2011 ; ABC, 30/09/2011 ; Figaro, 29/06/2011 ; CNBC, 30/09/2011 ; Bloomberg, 16/09/2011

(24) La banque US qui en 2008 avait déjà reçu le plus gros soutien financier public et qui affole à nouveau les marchés. Sources : Bloomberg, 30/09/2011 ; Zerohedge, 04/10/2011

(25) Une des banques les plus vulnérables en Europe. Source : Telegraph, 14/10/2011

(26) Qui voit approcher lui aussi l'heure de la dégradation de sa notation de crédit. Source : Telegraph, 12/10/2011

(27) La première banque allemande est déjà exposée à un abaissement de sa notation de crédit. Source : Spiegel, 14/10/2011

(28) UBS est aussi sur le chemin d'une baisse de sa notation de crédit. Source : Tribune de Genève, 15/10/2011

(29) Société Générale, Deutsche Bank et UBS ont un point commun particulièrement inquiétant : toutes les trois se sont ruées sur l' « El Dorado » US au cours de la dernière décennie, investissant sans compter dans la bulle financière US (subprimes comme Deutsche Bank, CDS comme société Générale et évasion fiscale comme UBS). Aujourd'hui, elles ne savent pas comment se sortir de ce maelström qui les entraîne chaque jour un peu plus vers le fond. Au passage, nous rappelons, que dès 2006, nous recommandions aux établissements financiers européens de se dégager au plus vite des marchés américains qui nous apparaissaient comme très dangereux.

(30) Source : Copenhagen Post, 10/10/2011

(31) Même la BBC, certainement marquée par les émeutes britanniques de l'été 2011, se pose une question « impensable » il y a seulement un an pour ce type de médias : les Etats-Unis peuvent-ils connaître des troubles sociaux ? Se poser la question, c'est déjà y répondre. Et en Europe, un pays comme la Hongrie, au gouvernement social-nationaliste, accuse directement les banques, notamment étrangères, d'être responsables de la crise que connaît le pays. Source : BBC, 20/09/2011 ; New York Times, 29/10/2011

(32) Dont un nombre croissant commence à se rebeller contre les pratiques du système bancaire notamment aux Etats-Unis où le rejet de Wall Street est en croissance exponentielle, fragilisant chaque jour un peu plus les grandes banques US. Sources : CNNMoney, 11/10/2011 ; MSNBC, 10/11/2011

(33) Et c'est même pire que de l'inutilité économique puisqu'une étude récente montre que les banques qui ont bénéficié des soutiens publics se sont ensuite montrées les plus sujettes à réaliser des investissements risqués. Source : Huffington Post, 16/09/2011

(34) Les fonds de pension publique aux Etats-Unis sont désormais face à un gouffre financier évalué entre 1.000 et 3.000 milliards USD. Les autorités publiques US préfèreront-elles sauver les banques ou les retraites des fonctionnaires ? Car il va falloir choisir bientôt. Source : MSNBC, 23/09/2011

(35) Source : Telegraph, 02/10/2011

(36) Aucune de ces grandes banques n'est en mesure de résister aux conditions de récession mondiale et de fusion implosive des actifs financiers qui vont prévaloir dans les mois à venir.

(37) Nous aurions aussi pu développer le fait qu'on assiste à un processus de « décimation des actionnaires des banques ».
 
Samedi 15 Octobre 2011
 
 
NOTA BENE:
 
Je sais que je reviens une énième fois avec ça, mais ce qui arrive et ce qui est prédit ici rejoint exactement ce qui est décrit dans LA LORGNETTE DE LA 3ème GUERRE MONDIALE.pdf

mercredi, 19 octobre 2011

Globalisierungchaos

G. Reisegger: Globalisierungchaos

mardi, 18 octobre 2011

Occupy Wall Street: Die künstliche Opposition der Neuen Weltordnung

Occupy Wall Street: Die künstliche Opposition der Neuen Weltordnung

Oliver Janich

 

»Zwei Dinge sind unendlich, das Universum und die menschliche Dummheit, aber bei dem Universum bin ich mir nicht ganz sicher«. Mein Lieblingszitat von Albert Einstein könnte über vielen Artikel stehen, aber wenn es um die Occupy-Bewegung geht, trifft es den Nagel wirklich auf den Kopf.

 

Eines vorab: Ich meine nicht, dass jeder, der dort mitmacht, ein Idiot ist. Viele haben berechtigte Zweifel am System und wollen einfach etwas tun. Man kann auch nicht von jedem, der auf die Straße geht, verlangen, dass er erstmal unzählige Bücher über das Geldsystem liest. Aber von den Rädelsführern und denen, die sich ins Fernsehen einladen lassen, darf man das schon verlangen.

Es ist immer schwer zu unterscheiden, ob etwas aus böser Absicht oder aus Dummheit geschieht. War Angela Merkel im Mai 2010 bei der ersten Griechenlandhilfe, als das Desaster begann, aus Zufall in Moskau oder hat sie sich die Befehle ihres Führungsoffiziers abgeholt? Stimmen die Abgeordneten der Ausplünderung Deutschlands zu, weil sie irgendjemand in der Hand hat oder sind sie so doof? Wer weiß das schon?

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/oliver-janich/occupy-wall-street-die-kuenstliche-opposition-der-neuen-weltordnung.html

lundi, 10 octobre 2011

Le territoire de l’euro, môle de la résistance et de la reconquête européennes

« Le territoire de l’euro, môle de la résistance et de la reconquête européennes »

Par Gérard Dussouy

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Gérard Dussouy, universitaire, professeur de géopolitique à Bordeaux IV, fait autorité dans son domaine. Il a été l’un des conférenciers de l’Université de rentrée du Bloc Identitaire qui s’est tenue les 9, 10 et 11 septembre devant 150 personnes. Il livre en exclusivité pour Novopress son analyse sur la crise de la dette et en particulier sur l’actualité grecque : une bouffée bien nécessaire d’optimisme, notamment appuyée par les travaux du très important “Laboratoire européen d’anticipation économique” (LEAP) qui publie l’excellent bulletin mensuel appelé GEAB.

Gustave Moreau - Europe et le taureau (1869)

La mondialisation, contrairement à ce qu’en disent les adeptes d’Adam Smith (ceux qui voient en elle l’émergence d’une société globale, démocratique et pacifiée par la prospérité du marché), est un état de guerre. Les principaux enjeux n’en sont plus militaires, pour combien de temps nul ne le sait, mais commerciaux, financiers et monétaires.

Les assauts sont aujourd’hui dirigés contre le territoire de l’euro, le seul territoire européen authentique réalisé à ce jour puisqu’il réunit 17 États qui disposent des mêmes signes monétaires et qui sont dirigés depuis un centre unique (la Banque centrale européenne sise à Francfort/Main). C’est donc une situation inédite dans l’Histoire, inhérente aux transformations du monde, qui veut qu’une construction politique, celle de l’Europe, se cristallise maintenant autour de sa défense monétaire.

 

Les ennemis sont désignés (GEAB n° 57, 15 septembre 2011), à savoir les opérateurs financiers de Wall Street et de la City qui sont devenus les grands féodaux d’une mondialisation qu’ils ont mise en coupe réglée et qui n’entendent pas voir s’organiser face à eux une puissance de type étatique, susceptible de conduire une politique économique contraire à leurs intérêts, et qui leur échapperait.

Ils tirent parti, bien entendu, de l’insuffisante intégration de l’Union européenne, des disparités économiques qui la caractérisent, et des gestions approximatives de trop nombreux gouvernements. Les alliés potentiels existent aussi en la personne des BRICS (économies émergentes), parce qu’ils ont besoin des débouchés européens, mais à condition de régler certains différends commerciaux. Ce qui pourrait se faire grâce à la substitution du néomercantilisme régionalisé au multilatéralisme ultralibéral en vigueur.

La situation de la zone euro est certes difficile en raison du mauvais état des finances publiques de plusieurs États-partenaires. Mais cela justifie-t-il l’alarmisme qui règne à son encontre ?

Des économistes de divers horizons ont annoncé sa dislocation à brève échéance, suite à la défaillance de la Grèce (annoncée pour octobre ou novembre 2011) et à l’emballement consécutif des crises italienne, portugaise, espagnole et irlandaise… Certains chiffres, s’ils devaient se vérifier, sont impressionnants, puisque pour sauver la Grèce, il faudrait lui procurer de 340 à 380 milliards d’euros entre 2012 et 2019, tandis qu’à plus court terme, de 390 à 440 milliards d’euros seraient nécessaires pour soutenir les autres pays en difficulté.

A cela, on peut tout de même opposer les énormes capacités de l’Europe de l’euro (Ee) qui dispose du second PNB du monde avec un total de 8400 milliards d’euros en 2010 ; ce qui présuppose un pouvoir de négociation d’importance pour peu que l’on arrête une stratégie unitaire. Le PNB de la Grèce, quant à lui, en représente moins de 3%, ce qui relativise le pays à risque qu’elle peut être aux yeux de certains, et a fortiori l’impact de sa sortie éventuelle. L’Ee détient un fonds de solidarité, le Fonds européen de stabilité financière (FESF) d’environ 500 milliards d’euros.

Et surtout, comme le souligne le LEAP/2020, grâce à la prise de conscience née de la crise, l’Ee est devenue un espace permanent de discussion en quête de solutions. Parmi celles-ci, la monétisation des dettes des pays les plus en difficulté (ce qui permet de réduire la pression des marchés sur ces États), sachant que dans ce domaine la BCE dispose d’une énorme capacité de rachat. D’autres procédés financiers et monétaires sont à l’étude, comme le renforcement du FESF, et comme la restructuration de la dette de la Grèce qui ne veut pas quitter le territoire monétaire européen, parce qu’elle n’y a aucun intérêt.

A quoi bon se retrouver sur la scène internationale avec une monnaie dévaluée, qui ne vaut pas un kopeck (surtout quand il faut emprunter à un taux alors usuraire), quand il faut importer toute son énergie, ses biens d’équipement, et que l’on n’a rien à exporter ? Et cela vaut pour beaucoup d’autres en Europe, même pour ceux qui ont la prétention d’être encore une grande nation.

La situation actuelle est donc moins désespérée qu’elle n’y paraît ou que les grands médias anglo-saxons se plaisent à le dire et à l’écrire. Mieux encore, elle devrait permettre un pas en avant dans l’intégration européenne et un autre vers l’homogénéisation des systèmes sociaux et économiques des pays européens, dont plusieurs ne peuvent plus faire l’impasse sur leur rationalisation (voir leur modernisation). Techniquement parlant, le territoire de l’euro a les moyens de traverser la crise qu’il connaît.

Beaucoup dépend de la clairvoyance, de la sérénité et de la volonté des dirigeants des États européens. Des échéances électorales s’annoncent dans plusieurs pays. En France, quel que soit l’élu (ou l’élue) parmi les candidats qui ont les meilleures chances, on peut craindre malheureusement, encore une fois, l’exercice d’un « quinquennat inutile ». Pourtant, l’Ee, malgré les défaillances des uns et des autres, devrait assumer son rôle de bouclier quand la crise américaine, annoncée comme inéluctable par beaucoup, va se transmettre au reste du monde.

Car la situation des États-Unis, comme celle de la Grande Bretagne, pays qui est le plus endetté du monde si l’on cumule la dette privée et la dette publique, est bien plus comprise et même inextricable que la nôtre (GEAB n° 57). Le déficit public américain va encore s’accroître, tandis que les coupes budgétaires vont rendre le climat social insupportable. Il est donc peu probable que l’Administration Obama soit reconduite en 2012.

Et en 2013, il est bien possible qu’une nouvelle présidence républicaine dure donne le signal du retour au protectionnisme (seul cadre dans lequel les États-Unis peuvent se ressourcer, et ils en ont les moyens), pour peu qu’elle trouve un compromis avec la Chine, son principal bailleur de fonds. Les gouvernants américains n’ont pas d’état d’âme quand il s’agit de l’intérêt économique des États-Unis : business is business.

En 1934, Franklin Roosevelt n’a pas hésité à dévaluer le dollar de 40% pour essayer de surmonter, en vain, la Grande crise qu’ils n’ont vaincue que grâce à la Seconde guerre mondiale. Mais en déclenchant une cascade de dévaluations et en déstabilisant le commerce international. En 1971 puis en 1973, Richard Nixon a d’abord suspendu la convertibilité en or du dollar, puis l’a dévalué de près de 30 %, ne tenant pas compte du fait que la monnaie américaine était le pilier principal des accords de Bretton Woods (1944) voulus par les États-Unis.

Face à un contexte économique mondial qui risque fort de changer, d’être bousculé sinon bouleversé, les États de l’Ee ont tout intérêt à demeurer soudés autour de leur monnaie unique. Car le retour à des monnaies nationales sans aucun pouvoir d’achat n’ajouterait qu’au désarroi, et ferait le jeu d’un dollar en déshérence.

En revanche, le territoire de l’euro, au delà de la résistance qu’il est en mesure d’offrir aux tourmentes de l’économie mondiale en récession, peut permettre à l’Europe de reconquérir toute sa souveraineté. Il faudra pour cela que les Européens se décident enfin, et le moment sera venu, à utiliser l’euro comme leur véritable monnaie internationale, monnaie de réserve mais aussi monnaie paiement, et à en faire l’instrument d’une véritable politique conjoncturelle européenne. Ce qui est une façon de poser la question de l’Etat européen…

Novopress

samedi, 08 octobre 2011

« Les Anglo-américains attaquent l’euro pour le détruire »

« Les Anglo-américains attaquent l’euro pour le détruire »

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

« Les banquiers zombies de Wall Street ambitionnent une dislocation chaotique de l’euro avec l’intention de racheter le vieux continent à des prix bradés. Les chacals de la City de Londres veulent détruire l’euro pour redonner un nouveau souffle à la livre moribonde, et pour masquer ainsi le fait que l’Angleterre est plus en faillite que la vaste majorité des membres de l’Union Européenne. »

Ainsi s’exprime le journaliste américain Webster Tarpley, sur son site Tarpley.net. Pour lui, les hedge funds et les banquiers de Wall Street et de la City redoublent d’effort pour mettre l’euro à terre, pour détourner l’attention du monde de la crise aux États Unis et au Royaume Uni. Les agences de notations corrompues seraient les complices de leurs agissements.

« Les Anglo-américains agissent aussi pour détruire l’euro en tant que concurrent possible du dollar dans le rôle de monnaie de réserve mondiale pour le cours du pétrole, les activités de prêt des institutions internationales, et d’autres fonctions. Le dollar est désormais tellement faible et instable qu’il peut seulement survivre au travers de la chute des autres devises. »

« Du fait de l’arrogance et de la stupidité des Eurocrates qui dirigent Bruxelles aujourd’hui, et en particulier du fait de l’incompétence monétariste de Trichet et des autres officiels de la Banque Centrale Européenne (BCE), la rancœur contre l’Euro et la BCE monte dans un certain nombre de pays européens. Mais ceux qui se laissent emporter par l’hystérie anti-euro doivent se poser la question de ce qui les motive à avoir choisi d’avancer la destruction de l’euro, alors que ce projet coïncide tellement avec les intérêts des financiers anglo-américains, qui son clairement les plus grands ennemis de l’Europe, et de l’humanité civilisée en général.

 

Beaucoup parmi les agitateurs anti-euro n’ont pas réfléchi concrètement sur ce vers quoi leurs campagnes actuelles pourraient les mener. Il est certainement imprudent et irresponsable de proposer la destruction de l’euro sans avoir d’alternative concrète et viable à l’esprit », poursuit Tarpley.

Sur son site, il propose toute une liste de solutions pour la zone euro, et parmi elles, l’interdiction du recours aux CDS (Credit Default swaps) et aux CDO (collateralized debt obligations, ou « obligations adossées à des actifs »), en d’autres termes, des produits très spéculatifs, et l’application de la taxe « Tobin » de 1% sur les opérations des marchés financiers.

Express Be

vendredi, 12 août 2011

Ce qu'il nous faut pour sortir de la crise...

 

Ce qu’il nous faut pour sortir de la crise, un Jacques Rueff et un De Gaulle !

Par Marc Rousset

 

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

 

La crise actuelle et les chutes des bourses  mondiales sont dues à la conjonction de l’insuffisance du plan européen de sauvetage grec et à la bombe à retardement de l’Oncle Sam.

 

L’architecture  du deuxième plan de sauvetage grec  reste bancale. L’Europe présente un programme excessivement complexe, là où les investisseurs attendaient une feuille de route simple. Sa portée demeure réduite au seul cas grec ; or c’est du traitement réservé à Lisbonne, Madrid et Rome que dépend l’avenir de la zone euro ! Le deuxième plan de sauvetage grec est avant tout un succès diplomatique  de Nicolas Sarkozy à la Pyrrhus ; il offre un répit à l’union monétaire, mais n’apporte pas de fond à la crise des endettements souverains.

 

Par ailleurs la dette actuelle supportée par les Etats-Unis, les ménages et les entreprises américaines atteint le niveau record de 375% du PIB américain, ce qui place les Etats-Unis dans le même état de « banqueroute » virtuelle que l’Espagne ou le Portugal. A titre de comparaison, à la veille de la grande crise de 1929, ce ratio ne s’élevait qu’à 270% ! Là est la principale bombe à retardement du système financier outre-Atlantique, comme le remarque très justement Yves de Kerdrel (1).

 

De plus, suite à la folie du libre échangisme mondialiste, le salaire médian des ménages américains s’établit désormais outre-Atlantique à 1 530 euros par mois, ce qui représente un salaire inférieur à celui des principaux pays européens, France incluse. Et  chaque ménage américain, suite à son appauvrissement salarial, supporte  une dette personnelle moyenne de 75600 dollars ! En fait l’Amérique entière est endettée, de l’Etat fédéral aux comtés, en passant par les ménages. Et comme écrivait Jacques Rueff : « Ce qui doit arriver, arrive ! »

 

Le résultat, c’est que les investisseurs (vous et moi) ont perdu toute confiance, tant dans les banquiers centraux manipulateurs des monnaies de papier que dans les dirigeants politiques intervenant dans les mécanismes économiques. Rien n’est en fait solutionné à ce jour tant en Europe qu’aux Etats-Unis ! Tout indique que les Etats-Unis vont retomber dans une récession, pour autant qu’ils en soient sortis grâce aux  miracles et aux mensonges du politiquement correct ! Après l’escroquerie de la titrisation des « subprime », les mauvaises recettes des 600 milliards de dollars du Quantitative Easing par l’Etat américain auprès de la Réserve Fédérale  et le laxisme monétaire avec des taux d’intérêt ridiculement bas , les pouvoirs publics , après avoir tout vainement utilisé ,sont maintenant impuissants aux Etats-Unis.

 

En Europe, in fine, tout va dépendre de l’Allemagne ! Ou bien l’Allemagne prend peur pour ses banques engagées en Italie et en Espagne  et pense qu’économiquement , dans son propre intérêt, la zone euro doit survivre, ou bien elle se résigne à l’éclatement de la zone euro fin 2011, ce qui est le plus probable pour des raisons politiques intérieures et constitutionnelles, les Allemands se refusant à payer pour les autres ! Et nous Français ,suite au laxisme irresponsable  de nos gouvernants , de nos syndicats  qui ont rendu la France pas compétitive par rapport à l’Allemagne (politique sociale trop généreuse en comparaison avec  le Hartz IV allemand d’un homme politique  allemand intelligent  et courageux prénommé Gerhard Schroeder, la folie des 35H, la civilisation des loisirs,  trop  grand nombre de fonctionnaires qui représentent une charge de 13,2% du PIB  en France contre  seulement 7% en Allemagne, c'est-à-dire les frais généraux  démesurés de l’entreprise France  ..) nous risquons aujourd’hui de ne plus pouvoir suivre l’Allemagne. Il convient de noter que, lors de la création de l’euro, la France était  compétitive par rapport à l’Allemagne. La fin de l’euro  serait regrettable  pour le noyau dur politique  de la seule vraie Europe européenne ! La zone euro pourrait alors éclater en deux (France et pays latins d’un côté, Allemagne, Hollande, Autriche, certains pays de l’Europe du nord de l’autre) ou  plus probablement  s’orienter vers le rétablissement des monnaies nationales avec les dérives des dévaluations compétitives et les fuites en avant inflationnistes pour  permettre aux Etats européens de se libérer du poids  insurmontable des dettes publiques souveraines.

 

Cette crise financière est  donc avant tout en Europe la crise du laxisme et de l’irresponsabilité de l’Etat Providence, symbolisée par les rêveries socialistes françaises de Madame Aubry, mais aggravée par l’escroquerie anglo-saxonne du « subprime ». Les gouvernements européens, tout comme les Etats-Unis, sont maintenant  le dos au mur !

 

Note

 

(1) Yves de Kerdrel, Le Figaro du 2 août 2011, « La bombe à retardement de l’Oncle Sam ».

jeudi, 11 août 2011

Fin de partie pour les dettes du système mondialiste

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Fin de partie pour les dettes du Système mondialiste

 

C’est l’accroissement permanent du volume des dettes privées et des dettes publiques qui a permis le développement du Système mondialiste. Mais l’heure de payer la facture est arrivée.

Polémia (ex: http://www.polemia.com/ ).

1- Le libréchangisme mondial et la dérégulation financière ont conduit à une concurrence fiscale entre les Etats. La délocalisation des profits et des patrimoines a débouché sur l’évaporation d’une partie des recettes fiscales des Etats : ainsi, en France, l’impôt sur les bénéfices s’élève à 3% de leur chiffre d’affaires pour les PME mais à seulement 0,3% pour les multinationales du CAC 40. La même logique s’est appliquée aux particuliers : les riches Grecs ont placé leurs avoirs en Suisse et beaucoup de Français aisés sont devenus exilés fiscaux en Belgique ou en Grande-Bretagne.

2- Le libréchangisme mondial a mis en concurrence la main-d’œuvre des pays développés avec celle des pays du tiers-monde : ce qui provoqué la baisse des salaires et la montée du chômage lié aux délocalisations, aux Etats-Unis et en Europe. Avec trois conséquences financières :

  • -la baisse de la base des recettes fiscales (ou des contributions sociales) ;
  • -la montée des dépenses d’assistance devenue nécessaire pour rendre acceptables les conséquences sociales des délocalisations ; l’Etat-providence a ici été mobilisé au service de la mondialisation et des intérêts du grand capital (privatiser les bénéfices, socialiser les pertes) ;
  • -la montée de l’endettement privé (en particulier aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne) pour maintenir artificiellement le niveau de vie des salariés et des chômeurs.

3- L’immigration – sorte de délocalisation à domicile – a eu les mêmes conséquences pour les secteurs du bâtiment de l’hôtellerie et des services que les délocalisations pour le secteur industriel. Quand Nafissatou Diallo, fausse réfugiée guinéenne, occupe un emploi précaire au Sofitel de New York, c’est une Afro-Américaine de plus qui pointe au chômage.

L’immigration de masse emporte donc les mêmes conséquences financières que les délocalisations mais aussi une conséquence supplémentaire – surtout en Europe et a fortiori en France : la prise en charge de la couverture sociale d’une personne et souvent d’une famille supplémentaire. Car au lieu de prendre en charge socialement le travailleur et sa famille, on prend en charge le chômeur et sa famille plus l’immigré (et sa famille) qui le remplace au travail.

4- Tout ceci creuse les déficits, d’autant que le redressement financier est difficile car chaque campagne électorale s’y oppose :

  • -les candidats ont besoin d’argent pour financer leurs coûteuses campagnes de communication : ils doivent donc ménager les grands lobbys, les grandes entreprises et les hyper-riches ; pas possible donc d’augmenter les recettes fiscales ;
  • -les candidats ont aussi besoin de ménager leurs « clientèles » électorales vivant de subsides publics ; guère possible dans ces conditions de diminuer les dépenses…

Il ne faut pas chercher ailleurs la cause du blocage de la situation budgétaire américaine. Notons d’ailleurs que lors de la dernière présidentielle française les deux finalistes avaient chacun promis de creuser le déficit de 40 milliards d’euros supplémentaires : principalement en dépenses sociales pour Ségolène Royal, principalement en déductions fiscales pour les plus riches pour Nicolas Sarkozy qui a d’ailleurs tenu les engagements pris envers ses mandants.

5- Dans ces conditions le seul recours fiscal possible est de taxer un peu plus les classes moyennes en faisant appel à leur sens des responsabilités. Mais leur sens civique et leur dévouement ne peuvent être que profondément découragés par l’arrogance de l’oligarchie financière qui s’est enrichie durant les années de crise.

Il n’y a donc pas d’autres évolutions possibles que la poursuite de la course vers l’abîme.

Et après ?

6- Polémia (*) a largement annoncé depuis 2006, et singulièrement depuis 2008, l’évolution actuelle, d’autant que la « solution » retenue par l’oligarchie mondiale après la faillite de Lehman Brothers, en 2008, a consisté à étatiser les dettes privées et à ajouter de la dette à la dette. L’économie mondiale a été traitée comme l’ivrogne à qui on recommande une bonne cuite pour sortir de sa gueule de bois…

7- La chute du Système mondialiste va donc se poursuivre avec deux conséquences probables : -l’éclatement de la zone euro et le retour du Deutschmark ; -la fragilisation de la puissance américaine. Bref, ce que le GEAB avait diagnostiqué comme une dislocation géopolitique majeure.

8- Aller au-delà de ce diagnostic est difficile. « L’histoire est le fruit de l’inattendu » (Dominique Venner). Dire ce qui sortira de l’effondrement du Système mondialiste est aussi délicat que l’était de prévoir le futur de la Russie lors de la chute du communisme. L’avenir n’est pas toujours pavé de roses…

9- On voit mal néanmoins comment la reconstruction pourrait se faire autrement que par un recours aux fondamentaux : frontières, protectionnisme, relocalisations, souveraineté des peuples. Le politiquement correct est mort mais il ne le sait pas encore…

Polémia
8/08/2011

(*) Voir aussi (entre autres très nombreux articles aux rubriques « dette » ou « crise ») :

« Le Capitalisme à l'agonie » de Paul Jorion
La balance des paiements des Etats-Unis et les crises financières - un demi-siècle d'histoire (Première partie)
Après moi le déluge ? les dérèglements du système politique
Les banques internationales exploitent la crise pour engranger des profits massifs
Essor de la « superclasse globale » (ou hyperclasse) et crise des classes moyennes.
Dette française : les gouvernants achètent des clientèles électorales et du temps d'antenne en hypothéquant l'avenir (édito 07/2009)
Crise systémique globale : Le choc cumulé des trois « vagues scélérates » de l'été 2009
Nouvelles de la « très grande dépression »
La fin de la « mondialisation heureuse » : un retour vers des économies plus autocentrées ? (édito 04/2008)
Le retour en grâce de Maurice Allais
La crise financière (Polémia 01/2009)
Rapport de la Commission sur la dette publique
« L'Empire des dettes : A l'aube d'une crise économique épique » par William Bonner et Addison Wiggin traduit par Marianne Véron
Finances publiques françaises : le péril argentin
Déclin français et « argentinisation » : et si l'on parlait de la responsabilité des institutions de la Ve République !

vendredi, 05 août 2011

Les Islandais ne veulent pas casquer pour les dettes des banques

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Les Islandais ne veulent pas casquer pour les dettes des banques

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch/

gk. Il n’y a pas une seule manière pour les gouvernements et les peuples d’Europe de réagir à la crise financière. Un pays de l’UE, l’Irlande, a, sans consulter le peuple, repris les dettes dues aux spéculations hasardeuses de ses grandes banques et a plongé dans la crise des dettes souveraines. Elle a ensuite été enfermée par l’UE dans une cage politique, économique et financière appelée «plan de sauvetage». L’Islande, quant à elle, qui n’est pas membre de l’UE, a choisi une autre voie.
A la suite de la crise économique et financière de 2008, les trois banques islandaises Kaupthing, Glitnir et Landsbanki avaient été emportées dans le tourbillon de la débâcle financière américaine. Pendant des années, louées vivement par les analystes et les politiques responsables de l’économie, elles avaient participé à d’incroyables spéculations financières qui avaient atteint un volume énorme. Et cela, comme c’était l’habitude jusque-là, avec très peu de fonds propres. En quelques jours, ces trois banques étaient devenues insolvables. Leurs faillites figuraient parmi les 10 plus importantes du monde. En tout, elles avaient accumulé 100 milliards de dettes, une somme représentant trois fois le PIB de l’Islande qui compte quelque 311 000 habitants. Le gouvernement n’eut pas d’autre solution que de nationaliser les trois banques afin de maintenir au moins les transactions financières. De nombreuses PME firent également faillite et le chômage quadrupla pour atteindre 8%. Les Islandais pensaient qu’un changement de gouvernement et une adhésion prochaine à l’UE allaient les sortir de leur situation catastrophique. Par bonheur, la Norvège et la Suède, pays voisins, leur accordèrent des crédits à long terme. Et il fallut demander l’aide du FMI. Tout d’abord, le nouveau gouvernement social-démocrate fut dans l’incapacité de se porter garant des dettes des trois banques surdimensionnées et les spéculateurs européens, avant tout de Grande-Bretagne et des Pays-Bas, exercèrent des pressions sur lui. Pendant des années, ils avaient, avant tout grâce à l’Icesave, banque en ligne filiale de la Landsbanki, empoché de juteux intérêts et ne voulaient pas admettre qu’ils devaient supporter les conséquences de leurs spéculations. Ils avaient une telle influence en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas que ces deux pays leur remboursèrent leurs mises et réclamèrent cet argent à l’Islande. Ils voulaient empêcher l’adhésion de l’Islande à l’UE si elle ne remboursait pas les 3,8 milliards des spéculateurs. La Grande-Bretagne est même allée jusqu’à se servir de la loi antiterroriste pour menacer de bloquer les transactions financières internationales de l’Islande et de saisir les avoirs islandais. Le gouvernement et le Parlement islandais ont cédé, prêts à rembourser l’argent.
Cela signifie que chaque Islandais se serait endetté de 18 000 euros plus les intérêts courus. Ces 3,8 milliards d’euros correspondaient à environ 40% du PIB et dépassaient le budget total du pays. 90 000 Islandais adressèrent une pétition au gouvernement et réclamèrent, avec succès, un référendum sur la question. En mars 2010, 93% des citoyens refusèrent de cautionner les dettes occasionnées par les spéculations étrangères.
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas lâchèrent alors un peu de lest, baissèrent le taux d’intérêt à 3,2% et prolongèrent les échéances jusqu’en 2046. Malgré le résultat du référendum, le gouvernement et le Parlement islandais cédèrent une nouvelle fois et acceptèrent cette offre, toujours dans l’intention d’adhérer à l’UE.
Le peuple islandais était en ébullition, des personnalités en vue s’opposaient à cette solution malgré les menaces du gouvernement social-démocrate qui agitait la menace du chaos économique et social. L’écrivain Einar Már Gudmundsson, notamment, protesta contre la décision du gouvernement prétendument inévitable: «Nous ne pouvons pas nous permettre de jeter dans la gueule du capital international nos ressources telles que les pêcheries et l’énergie thermale. Le 5 janvier 2010, de manière tout à fait inattendue, le Président Olafur Ragnar Grimmsson surprit le gouvernement en refusant de ratifier la nouvelle loi sur le remboursement des clients étrangers de la banque Icesave adoptée par le gouvernement et le Parlement. Il exigea la tenue d’un nouveau référendum qui eut lieu en avril 2011. La perspective de devoir, sous le diktat de l’UE, vendre les pêcheries et les ressources énergétiques trouva, malgré les promesses et les menaces, peu d’écho dans la population et 60% des Islandais réitérèrent leur «non».
La Grande-Bretagne et les Pays-Bas continuèrent de soutenir les spéculateurs et menacèrent alors de porter plainte contre l’Islande devant la Cour de justice de l’AELE. L’affaire est en cours. Jusqu’ici, aucun document n’a pu être produit qui prouverait que l’Etat a offert des garanties aux spéculateurs.
La situation économique de l’Islande s’améliore peu à peu, le chômage baisse, les pêcheries et le tourisme sont en plein boom. La chute du taux de croissance qui avait atteint, en 2010, son point le plus bas, -7%, a pu être freinée. Le taux d’inflation, qui était monté à 19% en 2001, est redescendu à 1,9% en février dernier. La production industrielle également a augmenté de 19% en 2009 l’année dernière. Les économistes parlent déjà du «miracle de l’après-crise». Une des raisons en est que l’Islande a sa propre monnaie. 

samedi, 09 juillet 2011

Solidarität mit dem griechischen Volk!

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Solidarität mit dem griechischen Volk!

 

Griechenland wird derzeit regelrecht geprügelt, seiner herrschenden, korrupten  Eliten wegen gemaßregelt und als Land und Volk auch gleich pauschal verurteilt. Es läßt einen ja dabei selbst gut dastehen. Dabei stünde es vielen Kritikern  durchaus an, sich einerseits mit den besonderen griechischen Verhältnissen und den dadurch in Mitleidenschaft gezogenen griechischen Menschen, aber auch, und das besonders, mit der Geschichte dieses für Europa so bedeutungsvollen Landes etwas eingehender zu befassen, ehe populistisch losgelegt wird.  Auch aus europäischem Eigeninteresse. Denn einige der Merkmale, die für den Untergang des antiken Griechenland gehalten werden dürfen,  finden zwar auch ihre Entsprechung im heutigen Bankrottstaat, vermehrt aber bereits auch im restlichen Abendland.

Als da heute sind:  Bedeutungsverlust von gesundem Bauerntum, Handwerk  und Mittelstand, Herausbildung von Oligarchien in Politik und Wirtschaft (so wie im heutigen Griechenland einige Familien das Land beherrschen, so beherrschen einige Konzerne die EU), ausufernder Relativismus, Verstrickung in Kriege (Afghanistan, Libyen) , Überfremdung (im alten Athen durch Söldner und Sklaven), Ignorierung einer höheren Ordnung und Gesetzmäßigkeit, nicht zuletzt der Mensch als das Maß aller Dinge (sinnliche Begierden und Nützlichkeitsdenken dominieren, Sozialdarwinimus «boomt» wie zu Zeiten der Sophisten in Athen).

Im Unterschied zu dem an Geist armen Brüssel schenkte uns das alte Athen aber trotz allem, auch selbstverschuldetem Unglück, großartige Hervorbringungen des menschlichen Geistes und, zuletzt  mit Sokrates und Plato,  zwei hervorragende Architekten einer umfassenden Weltsicht und  mit dem Grundgerüst einer republikanisch-demokratischen Verfassung eine brauchbare Anleitung für  eine bürgernahe Politik. Von der man heute nicht nur in Athen nichts wissen will.

Wenn wir nun über dieses Land sprechen, dann sollten wir eben außer dem Schicksal desselben auch  unsere eigene mießliche Lage im Auge behalten. Sind wir nicht auch selbstsüchtig? Haben wir nicht längst auch Grund unseren Institutionen zu mißtrauen? Haben wir etwa taugliche Vorbilder in der Politik? Werden denn nicht auch die Wiener oder Berliner wie die Athener durch tägliche Ausländer-Kriminalität bedroht? Und  sind denn wir gar so weit vom Staatsbankrott entfernt?                                                                                                                                             Wirtschaftskrise, demokratischer Notstand und unkontrollierte Einwanderung kennen auch wir. Noch können wir damit besser umgehen als die Griechen in insgesamt schwierigerer Lage. Aber wie lange noch? und es werden vielleicht auch bei uns bald Bürgerversammlungen auf öffentlichen Plätzen stattfinden, empörte Bürger handlungsbereit sein wollen.  Auch wir werden ja in erster Linie nicht von außen bedroht. So wie das alte Athen  nicht von seinen äußeren Feinden besiegt worden, sondern es «durch sich selbst gefallen» (Ernst Curtius) ist, weshalb es heute als warnendes Beispiel wahrgenommen werden sollte.

Gewiß, dieses Griechenland wird sich verdammt anstrengen müssen, und sollte es den Euro-Raum verlassen müssen, dann wird es ihm – auch wenn es mittelfristig  Opfer erfordert – eher nützlich sein. Weitere Milliarden  nach Athen zu tragen, hieße ja zum derzeitigen Zeitpunkt eine von Brüssel lange Zeit unterstützte korrupte Politiker-Clique am Leben zu erhalten. Bevor diese nicht abdankt, dazu gezwungen wird,  wird sich nichts ändern.

Das griechische Volk braucht allerdings  jetzt Europas moralische Unterstützung in seinem Bemühen, einen Weg aus einer  Sackgasse zu finden, in die es von Politik und Spekulantentum geführt wurde. Und es verdient endlich einmal Volksvertreter, bei denen Ethik und Politik wieder verschmelzen wie zu Zeiten Solons.                                              

Europas Verantwortliche  sollten jetzt dem griechischen Volk mit sinnvollem Rat und Tat respektvoll und tatkräftig zur Seite stehen und nicht in Sachen Solidarität, die sich eben auch anders als in barer Münze ausdrücken kann, ideenlos in plötzlicher Gehirnstarre verharren.

dimanche, 10 avril 2011

Europa am Ende

Europa am Ende

Michael Grandt

Immer neue EU-Krisengipfel, immer mehr Geld, das in das marode Euro-Währungssystem gepumpt wird und immer weitere europäische Länder, die vor dem Bankrott stehen. Doch unsere »Volksvertreter« wollen das alles nicht wahrhaben. Milliarden über Milliarden unserer Steuergelder versenken sie in einem Fass ohne Boden. Dabei ist eines klar: Der Euro und damit die EU sind am Ende.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/michael-grandt/europa-am-ende.html

vendredi, 18 février 2011

Pourquoi la crise continue... et pourquoi menace une guerre des monnaies

Pourquoi la crise continue… et pourquoi menace une guerre des monnaies

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Fin janvier, au forum de Davos en Suisse, il a été question une nouvelle fois de réguler l’économie mondiale. Président temporaire du G20 et du G8, Nicolas Sarkozy n’est jamais le dernier à afficher de grandes ambitions dans ce domaine. Preuve que la régulation automatique du marché ne satisfait personne.

A vrai dire, les théories de l’économie de marché ont souvent fait sourire. Elles supposent des agents rationnels, et ils ne le sont pas toujours. Elles consacrent peu de place à l’Etat, or il est omniprésent dans l’économie depuis la guerre de 1914 voire avant. Bref, ces théories paraissaient irréalistes.

Une économie de casino ?

Pourtant, elles le sont de moins en moins. Pourquoi ? Parce que le monde réel ressemble de plus en plus à une économie de marché. Parce que l’économie de casino devient le fond réel de l’économie de marché « pure et parfaite ». Les Etats pèsent désormais moins, beaucoup moins, que les multinationales et que la finance. L’industrie n’est plus nationale. Et elle est à la remorque de la finance. Les investissements industriels, par définition à moyen et long terme, sont moins rentables que les spéculations financières, par définition à court terme.

 

Les peuples et leurs représentants ne pèsent désormais plus grand-chose. On a pu dire des réunions du G20 que c’était un groupe d’anciens alcooliques qui se réunissaient pour décider de ne plus boire et qui se séparaient sans rien avoir décidé mais… en ayant pris un dernier verre. Ce dernier verre, c’est la dette mais plus encore la cause de la dette : la finance prédatrice, l’hyperclasse exigeant son taux de rentabilité.

Jacques Attali remarque justement : « une économie de marché sans Etat, surtout si l’information est imparfaite, ne trouve son équilibre qu’à un niveau de sous-emploi des facteurs » (slate.fr, 12 novembre 2010). Autrement dit, l’ajustement se fait sur la base d’une compression de la demande. Nous en sommes là. Avec, en prime, la guerre des monnaies.

La Chine ne veut pas réévaluer son yuan (ou renminbi selon son nom officiel). La monnaie chinoise n’est pas convertible donc pas soumise à des tensions ce qui accessoirement empêche toute démocratisation au sens occidental quand bien même le gouvernement chinois en aurait le goût. Plus de la moitié du PIB chinois est exporté : c’est dire l’enjeu. Puisque les Américains veulent maintenir leur dollar bas, les Chinois doivent maintenir bas le taux de change de leur yuan.

La Chine, avec un yuan faible et une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, reste donc hyper-compétitive. Elle exporte de plus en plus, accroit son excédent donc son déséquilibre commercial avec l’Amérique, et investit cet excédent en bons du Trésor américain et fonds de pension. La Chine est donc le premier créancier des USA qui eux mêmes ont tout intérêt à un dollar sous-évalué. Pour deux raisons : rester un tant soit peu compétitif, et diminuer la valeur de leur dette.

Chine et EUA : les deux ont intérêt à un euro surévalué. Les deux craignent que le premier marché mondial, la zone euro, devienne la première force mondiale. Mais qui mène le bal ? Philippe Dessertine note : « Le coupable premier, actuellement, ce sont les Etats-Unis, comme ils sont d’ailleurs généralement à l’origine de la dette folle ayant créé la crise de 2007-2008 et se prolongeant dans la crise économique et dans la crise de la dette souveraine actuelle. La Chine a d’abord financé la dette américaine, acceptant de devenir le premier détenteur de dette publique américaine (en dollars), avec comme contrepartie la possibilité d’asseoir sa croissance sur des exportations massives » (« si la guerre des monnaies se poursuit… », Le Monde, 12 novembre 2010).

La finance de plus en plus loin de l’économie réelle

Or depuis la crise de 2008 l’économie réelle, l’économie de production ne s’est pas rapprochée de l’économie financière. Au contraire. Début 2007, la Banque centrale européenne détenait 900 milliards d’euros, elle en détient prés de 2000 fin 2010. La FED soit la banque centrale américaine est passée dans le même temps de 1200 à 2300 milliards de dollars.

Un doublement en trois ans, ce n’est pas la croissance de l’économie réelle, c’est l’emballement de la financiarisation. Et l’un des indices de cela, c’est que les banques centrales ont dû garder les actifs dépréciés qu’elles ont acquis. Sauvant ainsi le système bancaire privé avec l’argent public.

La crise continue, pour plusieurs raisons. Dans l’économie réelle, les délocalisations se poursuivent. Depuis 2002, la hausse du prix des matières premières a été considérable. Pétrole et métaux sont de plus en plus coûteux à extraire : cette hausse est donc structurelle. Cette hausse des matières premières a accru les réserves de changes des pays producteurs. Elles ont été multipliées par 5 de 2002 à 2007.

Total mondial des réserves de change : dans les 9000 milliards de dollars, soit 14 % du PIB mondial. Des réserves de change en dollar, et en bonne part détenues par la Chine, à hauteur de 2500 milliards de dollars : près du tiers des réserves mondiales. De cet excédent de liquidités se sont ensuivis des produits financiers parasites, créant des bulles spéculatives qui ont fini par éclater avec la crise des ‘’subprimes’’ c’est-à-dire des prêts à hauts risques. Exemple de ces produits financiers : la titrisation, soit le refinancement de dettes à long terme.

« C’est là où se situe la principale dérive du système : rajouter un endettement qui a pour seul objectif d’améliorer le rendement », écrit Jean-Hervé Lorenzi (slate.fr, 27 octobre 2010). La crise de confiance dans le système bancaire depuis 2007 amène une baisse des crédits accordés, et la récession qui va avec. Le noeud de la crise est un excès d’épargne, un excès d’exigence de rentabilité des investisseurs, et une insuffisance de la demande.

La crainte de la faillite d’un Etat surendetté (Grèce ou Irlande) amène à des hauts niveaux de primes de risque. Elle amène aussi à une guerre des monnaies. Une guerre dans laquelle l’Europe est désarmée. Car l’écart se creuse entre les BRIC, qui vont vers une croissance de 6 à 10 %, et les EUA et l’Europe, qui stagnent. Aux EUA, l’immobilier ne repart pas, le crédit est rare, le chômage reste considérable (9%). Les fonds de pension US qui doivent financer la retraite des Américains manquent de 6600 milliards de dollar, soit 45 % du PIB américain.

Mais les plans de relance gouvernementaux vont limiter les dégâts et la monnaie américaine reste la principale monnaie de réserve mondiale. Les Américains produisent autant de dollars que nécessaire pour eux : un privilège qu’ils sont seuls à détenir. Il en est tout autrement pour l’Europe. Tout son flanc sud (Grèce, Espagne, Portugal…) est menacé par la montée des dettes souveraines.

Dans ce contexte, la Chine joue le rachat des dettes. C’est le moyen pour elle de soutenir la monnaie des autres pays à un niveau au dessus de la sienne. Une façon là encore de sous évaluer son yuan. Le yuan faible est en effet « la garantie de la puissance chinoise » (Moises Naim) : il permet les exportations chinoises, et en rendant très chers les produits importés, il protège leur marché intérieur de la concurrence étrangère. Et c’est pourquoi la Chine peut avoir des réserves de change égales à près de la moitié de son PIB (40 %), le 2ème du monde avec 5500 milliards de dollars.

Que faire ? C’est la question qui se pose aux Américains mais aussi à l’Europe. Rétorsion ? Taxation des exportations chinoises ? Les Américains le peuvent, mais la Chine ne manque pas de rappeler que ceux qui s’y risqueraient porteraient la responsabilité d’une crise sociale majeure dans un pays d’1,3 milliards d’habitants. Qui veut jouer avec cela ?

Si les grands pays industriels ne veulent pas se lancer dans le protectionnisme, trop inquiets d’une contraction brusquée des échanges, l’arme monétaire reste une tentation. A défaut d’obtenir une substantielle réévaluation du yuan les Américains peuvent toujours maintenir le dollar le plus bas possible, ce qui limite l’invasion de leur marché par les produits chinois.

Reste que tant que la Chine achète les dettes des Occidentaux, le monde, et d’abord les USA, connait un trop-plein de liquidités d’où des taux d’intérêt très bas, et donc une incitation au surendettement des ménages. Or, plus chacun s’endette, plus il y a de dettes à racheter. Solution : que chaque pays reconquière son marché intérieur et que la production chinoise s’oriente vers… le marché chinois.

Bref, il faut plus d’économie autocentrée et moins de mondialisation, pour limiter les risques de conflagration et de répercussions en chaîne des crises des uns et des autres. Il faut certainement aussi une Europe plus autocentrée au niveau financier, d’où l’idée qui chemine d’un Trésor européen. Anton Brender, chef économiste de la banque Dexia note : « Il faut quelqu’un qui achète les dettes ; or, même à l’échelle de la zone euro, il n’existe pas de Trésor commun. Voilà toute l’ambiguïté de l’Union monétaire européenne. Elle est dotée d’une même monnaie, mais la Banque centrale européenne ne dispose d’aucune autorité en matière prudentielle vis-à-vis des banques » (Le Figaro, 24.09.08).

En d’autres termes : intervenir, prévenir la spéculation et mutualiser les risques. C’est déjà ce qu’affirmait Pierre Hillard dans La marche irrésistible du nouvel ordre mondial (F-X de Guibert, 2007).

Indépendance européenne ou nouvel ordre mondial ?

L’ennui, c’est que beaucoup voient toute action européenne comme une simple étape vers une gouvernance mondiale, et que celle-ci, dans l’état actuel des choses, ne peut être autre chose que la pérennisation de la domination de l’hyperclasse.

Alors, comment fait-on ? Et si on revenait aux idées simples ? L’Europe souveraine, l’Europe protectrice de ses nations plutôt que l’Europe tremplin vers le grand marché mondial. Jean-François Jamet suggère de son coté que l’intérêt des pays émergents (surtout les BRIC – Brésil, Russie, Inde, Chine -, et la Turquie) serait d’évaluer leur monnaie non par rapport au seul dollar mais par rapport à un panier de monnaies.

« Ce panier pourrait par exemple inclure le dollar, l’euro, le yen – éventuellement la livre britannique et le franc suisse – à proportion du poids de chacune des zones monétaires correspondantes dans les échanges de ces pays » (Les Echos, 17 décembre 2010). Un usage multipolaire de la monnaie. Ce qui ouvrirait la voie vers un autre ordre mondial.

Mais ce n’est pas seulement d’un rééquilibrage dont le monde a besoin. C’est d’une autre conception de la place de l’économie.

Le président du forum économique de Davos, Klaus Schwab, constate : « Cette année, l’économie mondiale va croître de 5%. Si ce rythme se maintient, elle doublera de taille en quinze ans, ce qui signifie aussi que l’utilisation des ressources sera multipliée par deux, sauf si bien sur, on parvient entre temps à améliorer l’efficacité énergétique. Dans ces conditions, nous allons être confrontés à un problème de pénurie, un thème qui sera présent dans nos discussions de Davos » (La Tribune, 26 janvier 2011).

La hausse des prix des matières premières y compris les plus vitales, celles des produits alimentaires, est un signe. Ses conséquences politiques, nous les voyons déjà au Maghreb. Parce que cela commence toujours par les plus fragiles. Avant de remonter vers les pays faussement solides. La France par exemple. Développer l’homme et non seulement les biens matériels et l’argent : un sacré défi.

Flash Magazine

jeudi, 17 février 2011

L'effet sablier (J-M. Vittori)

L'effet sablier (J-M. Vittori)

Ex: http://www.scriptoblog.com/ 

« L’effet sablier » est paru en octobre 2009. On pourrait le décrire comme une tentative d’optimisme sociologique tempéré en période de régression sociale majeure. C’est sans doute le caractère méritoire de l’exercice optimiste qui a valu à ce livre un certain succès : par les temps qui courent, tout le monde a envie de se convaincre qu’après tout, les choses ne vont pas aussi mal qu’il peut sembler de prime abord.

La thèse générale de « L’effet sablier » est que nous n’assistons pas à un simple écrasement des classes moyennes, mais plutôt à leur coupure en deux : une partie des classes moyennes descend, et va rejoindre les classes inférieures, mais une autre partie monte, et va rejoindre les classes supérieures.

Les anciennes sociétés d’ordre, nous rappelle Jean-Marc Vittori (JMV), présentaient une structure de revenus en « chapeau chinois » : un immense plateau en bas, une toute petite pointe en haut. Les sociétés issues des Trente Glorieuses, elles, proposaient une forme pyramidale aplatie, avec un « milieu » important. Les sociétés de demain, nous dit l’auteur de « L’effet sablier », auront la forme d’un sablier : deux classes et deux seulement ; un tiers de riches en haut, deux tiers de pauvres en bas.

 

*

 

Pour JMV, ce qui caractérise notre époque, c’est la disparition du milieu, dans tous les domaines. C’est cette disparition qui explique la montée de la peur dans nos sociétés : quand il n’y a plus de milieu, il n’y a plus de Purgatoire symbolique dans l’ordre social, ne reste que l’Enfer et le Paradis, et tous, même ceux qui sont au Paradis, tous ont peur de déchoir, d’aller en Enfer – car rien n’est acquis, jamais. Mais c’est aussi cette disparition du milieu qui explique la multiplication des grosses cylindrées dans nos rues : en pinçant la classe moyenne, la dynamique contemporaine en éjecte une partie vers le bas, mais elle en propulse une autre partie vers le haut.

La destruction de l’imaginaire des classes moyennes est au cœur de ce mécanisme, explique JMV. Les classes moyennes n’étaient en effet pas seulement « ce qui se trouve au milieu de la structure sociale ». C’était aussi, en tant que concept, l’affirmation implicite d’un imaginaire commun de progrès partagé par toute l’humanité, ou presque.

Aujourd’hui, cet imaginaire s’évanouit, en même temps que les catégories sociales dont il était la production idéologique spontanée.

Dans les entreprises, les échelons intermédiaires s’évanouissent : les progrès en matière de système d’information rendent possible un management « en râteau », avec une forte augmentation du nombre de N-1 par manager, et en corolaire, une forte réduction du nombre de niveaux hiérarchiques. Le passage au management par projet vient encore accentuer ce mécanisme. Les anciennes organisations hiérarchiques permettaient plus ou moins aux traînards de s’intégrer dans les processus de production dans les fonctions subalternes, où leur sous-performance était compensée par la surperformance de leurs collègues les plus efficaces. Les organisations par projet suppriment cette possibilité : désormais, les « maillons faibles » sont systématiquement éliminés. A l’ancienne pression hiérarchique, très relative, s’est substituée la pression du groupe, autrement plus redoutable, parce qu’un principe de concurrence permanente vient la relancer indéfiniment. La pression qui en  résulte « pince » la structure des entreprises : elle propulse un tiers de gagnants vers le haut, et deux tiers de perdants vers le bas. Et le bas de ce bas tombe, lui, dans l’exclusion pure et simple.

Dans les vitrines, le milieu de gamme se réduit à la portion congrue. Jadis, il y avait le bas de gamme, franchement mauvais (fromage plein de listéria, etc.) et réservé aux derniers quantiles de la structure sociale, le haut de gamme, franchement prestigieux (haute couture, etc.) et réservé à une toute petite minorité de nantis, et puis il y avait le « demi-luxe », le milieu de gamme, correct et accessible aux deux tiers de la population, deux tiers regroupés dans les classes moyennes. Aujourd’hui, nous dit JMV, il y a un bas de gamme très amélioré (correspondant peu ou prou au niveau de qualité de l’ancien « demi-luxe »), accessible à la « classe de masse » qui regroupe les deux tiers de la population, et un « nouveau haut de gamme », qui a fusionné le meilleur de l’ancien demi-luxe et l’ancien haut de gamme, et qui vise la clientèle du tiers supérieur en termes de revenus, ou à peu près.

Les deux évolutions s’adossent l’une à l’autre. La « partie haute » du sablier veut un haut de gamme accessible, en réalité un demi-luxe transformé en haut de gamme, tandis que la « partie basse » veut un bas de gamme élevé vers  le demi-luxe. Réciproquement, le gain en qualité attendu par cette nouvelle structure sociale impose des organisations de production plus souples, donc privilégiant l’organisation par projet, la réduction des niveaux hiérarchiques, la sous-traitance à des sociétés spécialisées qui n’embauchent que les meilleurs de chaque domaine. Partout, l’effet sablier entraîne une accentuation des concurrences, une dislocation des consciences de classe, une hyper individualisation anxiogène, et par contrecoup, une dépolitisation malsaine.

 

*

 

Telle est la thèse de JMV. Il est évident qu’elle recoupe en partie la réalité. Mais, à notre avis, en partie seulement…

Le point faible de « L’effet sablier » est l’absence de séries statistiques.

Si l’on s’intéresse à l’évolution des revenus par quantiles dans les sociétés occidentales, sur les dernières décennies, la thèse de JMV est fort mise à mal, et de deux façons.

D’une part, on observe que 80 % des accroissements de richesse tombe dans l’escarcelle des quelques pourcents du haut, voire, dans certains pays, dans celle du 1 % du haut. Cette donnée statistique ne correspond pas à un « effet sablier », mais plutôt à un « effet chapeau chinois », un retour aux structures des anciennes sociétés préindustrielles.

D’autre part, au sein des 95 % qui ne bénéficient pas des gains de richesse récents, on assiste plutôt à une concentration progressive autour du salaire médian, lequel a tendance à descendre en termes de pouvoir d’achat réel – tandis qu’une minorité, exclue, s’effondre littéralement. Soit exactement le contraire d’un « effet sablier » : on pourrait parler ici d’effet toupie, au niveau des classes moyennes stricto sensu.

JMV se défend en arguant que les changements majeurs échappent souvent aux chiffres, dans un premier temps du moins, et que l’observation qualitative, à tout prendre, vaut  largement l’appareillage statistique, quand il s’agit d’anticiper, et non simplement de décrire le présent. Il n’a probablement pas tout à fait tort, mais pour notre part, nous formulerons une autre hypothèse.

« L’effet sablier » ne rend pas compte de la réalité des structures de revenus de nos sociétés, mais de la réalité de leur perception. A côté des impacts chiffrés des évolutions récentes, celles-ci ont produit un fait non quantifiable par les statisticiens : un biais perceptif partagé par une très grande partie du corps social, et qui donne l’impression d’un « effet sablier ».

Il nous semble que trois faits concourent à renforcer ce biais perceptif : d’une part, l’exacerbation par la publicité des concurrences ostentatoires au sein de la classe moyenne (il y a ceux qui ont le dernier modèle de tel ou tel gadget, et les autres…) ; d’autre part, la crainte du déclassement débouche sur une focalisation perverse, et la politique suivie par les DRH, dans toutes les entreprises, renforce ce mécanisme psychologique (il y a ceux qui sont surmenés parce qu’on les « veut » sur tous les projets, et les autres, qui ne dorment plus parce qu’ils ont peur de se faire virer…) ; enfin, à un moment de l’Histoire où tout le monde pressent plus ou moins qu’on s’approche d’une rupture majeure, l’idée fait son chemin que cette rupture historique va fonctionner comme un test, comme une épreuve que certains passeront, et d’autres pas.

Du coup, les anciennes classes moyennes, pour ne pas voir qu’elles sont tout simplement en train de se transformer en gigantesques « nouvelles classes inférieures », s’exagèrent les différences qui les traversent, afin de reconstituer un espace de compétition à leur portée. C’est le syndrome du bobo en Audi d’occasion achetée à crédit, crédit exagéré au regard de son salaire de sous-chef de projet en position instable, et qui s’imagine dans la partie haute du « sablier » parce qu’il double sur l’autoroute un autre sous-chef de projet, plus prudent celui-là, qui roule dans une Citroën C2 neuve. A aucun moment, notre bobo sous-chef de projet en Audi d’occasion ne réalise qu’il vit au-dessus de ses moyens en profitant d’une politique monétaire laxiste, ainsi que du dumping salarial des sous-traitants d’Audi, en Europe de l’est ou ailleurs. Quoique : il est fort possible que notre sous-chef de projet en Audi ait voté « oui » au traité de Maastricht, tandis que son alter ego plus raisonnable, en Citroën C2, a voté non. Rien n’arrive par hasard.

Sous cet angle, il nous semble que le petit livre de JMV n’est pas révélateur de la réalité économique de nos sociétés, mais plutôt de leur réalité mentale collective – en particulier dans l’esprit de ces « analystes symboliques » qui font sans doute le gros du lectorat de JMV, et que l’implosion de l’économie virtualisée risque fort de rejeter du mauvais côté du sablier.

En quoi, d’ailleurs, « L’effet sablier » n’est pas un livre inintéressant : il nous renseigne un peu sur les illusions qui vont s’éteindre, à l’heure des vérités amères, et, en particulier, sur ces classes moyennes qui ne veulent pas voir qu’elles sont désormais, collectivement et sans exception aucune, programmées pour perdre.

 

mercredi, 09 février 2011

Belgien = Griechenland 2.0 ?

Belgien = Griechenland 2.0?

Michael Grandt

Während alle europäischen Politiker gebannt auf die Krisen in Irland und Griechenland blicken, bahnt sich in unserem Nachbarland Belgien bereits das nächste Unheil an.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/europa/michael-g...